Qaanaaq

  • Mouillage devant Qaanaaq

Créé il y a soixante ans, Qaanaaq (Thulé, en danois) abrite aujourd'hui six cents personnes environ. Seuls les petits bateaux peuvent entrer dans la lagune, devant le village, qui n'est toutefois pas assez protégée par vent d'ouest ou de sud-est. Vagabond a jeté l'ancre dans trois mètres d'eau, à l'extérieur de la lagune, et se tient prêt à rejoindre un meilleur abri si le vent se lève. La prochaine équipe scientifique embarquera le 6 août, pour deux semaines, et une partie du matériel nous attendait déjà à Qaanaaq lors de notre arrivée. C'est Hans qui me remet les colis. Il tient l'hôtel du village et me montre fièrement les photos des explorateurs et aventuriers ayant séjourné chez lui. Hans avait deux ans quand son village a été déménagé ici, lors de l'installation de la base américaine de Thulé, en 1951.

Outre la veille aux missiles et le suivi de satellites en orbite, la grande base militaire soutient les programmes de recherche scientifique en Arctique. Dans ce contexte, Vagabond a l'autorisation d'y faire escale, ce qui a permis quelques approvisionnements divers et distractions inattendues pour l'équipage ! Environ cent cinquante militaires Américains travaillent à la base aérienne de Thulé, dont une majeure partie du fonctionnement est assurée par trois cents cinquante Danois et soixante Groenlandais. Cette escale fût aussi l'occasion d'un très bon premier contact avec les gardes-côtes canadiens, qui escortaient un cargo ravitailleur avec leur brise-glace Henry Larsen.

Avant d'atteindre le village de Qaanaaq, à cent kilomètres plus au nord, Vagabond s'est arrêté devant deux autres villages abandonnés, Moriussaq et Qeqertarssuaq. Sentiment étrange de pénétrer dans l'école-église, alors que tout y est, sauf professeur, écolier ou fidèle.

Point de morse en chemin, mais toujours beaucoup de phoques et d'oiseaux.