Impossible par la mer
Après une semaine d'efforts, les glaces dérivantes ont eu raison d'Albarquel. L'équipage du vieux gréement, pourtant très déterminé à s'approcher au plus près possible de Vagabond, a du faire demi-tour avant même de passer le cap sud du Spitsberg. Je me suis alors préparé à traverser l'île à pied, depuis la mine Svea : une randonnée qui s'annonçait périlleuse, en raison de la fonte des neiges. Mais par chance, mercredi soir, un hélicoptère a pu être sollicité au dernier moment depuis Svea ! C'est donc en famille, accompagnés de Rémy Marion (photographe spécialiste des ours), que nous avons survolé les rivières boueuses et les glaciers sournoisement crevassés... jusqu'à Vagabond, séparé de la mer libre par une bonne douzaine de kilomètres de banquise. Tout juste informé de notre arrivée, Sébastien nous attendait sur la berge, après avoir veillé sur notre drôle de refuge pendant un mois et demi. A peine le temps de le saluer que l'hélico l'emportait vers la civilisation, avec sa chienne Tundra. Ce matin, le vent d'ouest a arraché la plus grande partie de la banquise côtière, et la mer bleue n'est plus qu'à 3 km de Vagabond. Des dizaines de phoques et quelques ours profitent de la glace qui nous entoure encore.