Au milieu de l'Atlantique Nord
En quittant Kilmore et son Fish and Chips le 17 mai, Vagabond a remonté la mer d'Irlande, à l'abri des vents d'ouest, jusqu'à Port Ellen, sur l'île d'Islay, en Ecosse. Escale technique le 19 mai avant d'entreprendre la traversée jusqu'au Groenland : le pilote automatique fonctionne à nouveau, le winch également, les réservoirs d'eau douce sont pleins...
Coïncidence mémorable, nous sommes amarrés pendant ces quelques heures à côté du voilier de Damien, qui fait route vers le Spitsberg. C'est lui qui, alors en poste à Ny Alesund pour l'IPEV, a veillé sur nos chiens Jin, Frost et Imiaq, après notre départ du Svalbard (été 2009). Je fais enfin connaissance avec Damien, qui porte un Tee-Shirt Vagabond, et qui a de jolies photos de nos chiens dans le carré de son bateau !
La suite, c'est une progression difficile vers l'ouest, en faisant le gros dos à chaque dépression (on ne les compte plus !). Peu de vents favorables pour cette traversée agitée, dans des conditions qui se compliquent avec de l'eau de mer dans le gasoil ou des hublots qui ne sont plus étanches, par exemple... Objectif : atteindre le Groenland en minimisant les dégâts sur Vagabond et son lourd chargement. Heureusement, l'ambiance à bord est bonne, chacun de nous six est totalement amariné maintenant, et commence à bien connaître le bateau. Quelques globicéphales et beaucoup d'oiseaux, admirés surtout pendant les rares accalmies. Pour Christian, notre fidèle et précieux conseiller météo, "l'équipage se souviendra longtemps de cette traversée". Outre le fort vent d'ouest qui est annoncé à partir de demain, les glaces sont encore très présentes autour du Cap Farewell (pointe sud du Groenland).
France, Léonie et Aurore, si l'éruption volcanique islandaise le veut bien (pas encore de sable noir sur le pont de Vagabond !), devraient arriver ce soir à Narsaq, au Sud du Groenland, où elles nous attendront, quelques jours ou plus.