Kamiks et cuisine
Premier essai de mes kamiks, terminées juste à temps pour le week-end : "Wouah bravo, alors tu es bonne à marier" m'a dit en riant un amie Inuit. Peaux de phoque, de mouton, un peu de caribou pour agrandir des sur-kamiks en mouton, chaussettes intérieures en divers textiles chauds... et me voilà comme dans des chaussons, ultra légers et douillets ! Liza et Eva n'ont pas manqué de conseils avisés tout au long de cette fabrication. Le plaisir de la couture utile des peaux est quelque chose que nous partageons bien. Auparavant Eric et Kavovow m'ont rapporté la peau d'un phoque après la chasse. J'ai ainsi pu la traiter depuis le commencement. Liza m'a enseignée, je l'ai regardé faire : d'abord retirer toute la graisse à l'aide d'un ulu fréquemment ré-aiguisé, atteindre le cuir, sans le percer; une bonne demi journée de travail pour moi, une petite heure pour elle ! Après nettoyage, la peau est tendue sur un cadre dehors, où elle finit de sécher quelques jours, pour devenir raide comme du carton. Ensuite vient l'assouplissement : fouler la peau le plus possible dans tous les sens avant de l'assouplir à l'aide d'un ulu courbe et non coupant. Alors enfin, la peau est prête pour la couture. Des animaux chassés ici, tout est utilisé. Meeka, lors de l'un de ses cours de cuisine du soir, offre des fiches détaillant tous les bienfaits nutritifs de chaque animal. Béluga, phoque, narval, morse, caribou, ours polaire, boeuf musqué, lagopède, omble chevalier, algues. Les femmes les plus âgées témoignent de certaines utilisations culinaires ou médicinales révolues, d'animaux, plantes ou champignons. Chaque séance est l'occasion de cuisiner une nouvelle recette, qui est dégustée sur place. Cette fois, c'est la découverte de la kinoa ! Mais bien sur, c'est aussi l'occasion de se retrouver entre femmes et d'échanger dans la bonne humeur. Tout est fait pour y contribuer : tombola avec nombreux lots, et restes à rapporter chez soi !