La science AVEC Eric le scientifique
Une fois par mois, il est une manip que nous n'avons pas pu effectuer sans Eric, consistant à aller récupérer des échantillons de coralline par 15 mètres de fond et de vérifier les divers capteurs permettant de suivre les conditions de croissance de cette algue aux strates révélatrices.
Autrement dit, la mise en œuvre d'une plongée sous glace.
Urgente donc, cette manip n'attend pas la fin de notre quarantaine. Sans contacts extérieurs, sans motoneige, sans tarière thermique. Juste avec nos petits bras.
Première étape, pratiquer un trou dans les 1,70m d'épaisseur de la banquise, et de bonne taille pour y laisser passer Eric lesté de son équipement. 7 heures de tuk, à deux. Le tuk étant cet axe métallique prolongé d'un tranchant qui permet de tailler dans la glace, petit à petit. Eric y laisse une genre de super-tendinite du poignet, tandis que je sentirai longtemps les muscles de mes mains douloureux.
Le lendemain, Eric se déclare tout de même valide pour la plongée. La petite tente de pêche est montée à coté du trou afin de réchauffer le bonhomme et son équipement, avant et après la plongée. Léonie assiste Eric dans son installation tandis qu'Aurore m'aide à ré-ouvrir et à nettoyer le trou, écumoire en main. Puis tout roule comme sur des roulettes. Le temps d'une plongée presque sans givrage, Aurore peaufine son "cercle de diamant" à proximité puis Eric ressort heureux. Une foi le trou recouvert de neige et le plongeur rhabillé, nous partageons le gâteau bien mérité joyeusement serrés à l'intérieur du petit carré de toile rouge.