Explorations scientifiques entre Ellesmere et Devon
Les derniers évènements n'ont pas épargné l'équipage, Leni remplace Minoli qui débarque à contre-coeur.
Les glaces nous interdisent toujours l'accès au détroit de Narès (entre le Groenland et le Canada), alors la recherche de coralline se poursuit sur la côte sud de l'île Ellesmere. Rien du côté du fjord Harbour, rien non plus aux îles Cône et Smith, mais une vraie mine dans le fjord Starnes ! Les épais échantillons collectés offrent de belles perspectives d'analyses sclérochronologiques (l’équivalent aquatique de la dendrochronologie, étude des cernes des arbres).
Il nous faut vraisemblablement oublier la baie de Talbot cette année, mais le vent a chassé les glaces et le détroit de Jones est désormais navigable : Vagabond peut répéter les transects océanographiques à travers le détroit de Jones et devant le glacier Sverdrup, ainsi que les relevés hydrographiques au plus profond du détroit (852m), comme chaque année depuis 2019.
C'est au bout du glacier Sverdrup que nous récupérons Borge Ousland et Vincent Colliard. Ils viennent de traverser la calotte glaciaire de l'île Devon. C'est un plaisir de se retrouver ! Vince reste à bord quelques jours et vient joyeusement renforcer l'équipage.
Fin août, nous jetons l'ancre au site de l'hivernage 2011-12. C'est l'occasion pour l'équipage de se dégourdir les jambes et de gravir "notre pyramide" où deux batteries utilisées pour des prises de vue timelapse attendaient patiemment d'être récupérées. Les trois équipements photo timelapses de Vagabond sont utilisés depuis 2021 par l'équipe de David Didier pour une étude de l'érosion du littoral de Grise Fiord.
En fin de mission, je suis sollicité pour rechercher un équipement perdu lors d'une manip près de la pointe Brume, non loin de Grise Fiord. Résultat : une belle plongée pour moi et une scientifique soulagée !