Retour vers Saint-Pierre et Miquelon
Arrivés à Nuuk à 18h avec les photographes le 6 septembre, Eric et moi repartons vers Saint-Pierre dès 15h le lendemain : on ne laisse pas passer un créneau favorable pour gagner du sud.
Il porte, le vent, et avec vigueur : dès la sortie des îles, la houle formée balance notre coque sans ménagements. Pointes à 8 nœuds, mais les estomacs ne sont pas à la fête et le repos difficile. En deux jours nous prenons une belle avance. Le troisième, repas et repos, nous revivons. Eric et moi nous relayons tranquillement pendant 48h de calme égaillées par la visite de nombreux dauphins et par des voûtes célestes scintillantes, où filent autant d’étoiles que de satellites.
Les côtes de Terre-Neuve se dessinent enfin au loin, puis le vent revient, mais de face. Le cyclone Lee est annoncé, notre créneau météo s'en trouve serré. Nous forçons les moteurs en espérant passer, mais le résultat n’est pas brillant : les impuretés du gasoil bien brassé encrassent les filtres et font caler à répétition les moteurs. Vers minuit par vent et houle de face, dans une brume poisseuse, l’entrée du port de Saint-Jean nous fait de l’œil. Elle est déjà presque derrière nous lorsque nous décidons d’opter pour repos et sécurité, alors notre sillage marque un tournant à plus de 90° qui nous offre l’abri.
L’escale tombe en fin de semaine, nous avons donc la chance de pouvoir effectuer un véritable pèlerinage dans les bars à cessions irlandaises où nous avons joué avec les Celtic Cods l’automne dernier !
Après un dernière étape de 36 heures nous retrouvons enfin Léonie et Aurore sur le quai de Saint Pierre !