De l’Irlande à chez nous
Accompagnés de nombreux dauphins, nous jetons l’ancre dans la première petite baie accueillante (Portacloy) afin de faire descendre du mât ce qui reste de lambeaux de notre grand voile.
Puis un bain de mer revigorant dans une eau à 13°C nous délasse de cette traversée !
Le lendemain nous faisons escale chez notre amie Mélanie, toujours aussi accueillante. Son camion à crêpes fait fureur en été et sa petite maison devant la baie idyllique de Ballyconneely nous est ouverte. La mer y est plus chaude, les huîtres du départ excellentes et les vaches dépaysantes à se promener sur les plages !
Désireux d’assister au moins à une session de musique irlandaise - et boire une pinte de Guinness - dans un pub, nous descendons ensuite jusqu’à la pittoresque ville de Dingle et effectivement la musique est partout, jusque dans un square où une quinzaine de jeunes avec leur professeur offrent leur session !
Jouant au mieux avec la météo, nous ne parvenons tout de même pas à passer au sud de l’Irlande d’un coup et devons nous abriter à Castletownbere, port de pêche très actif et bien protégé. Pourtant, comme cela nous est arrivé au Groenland, notre ancre ne tient pas… Nous obtenons l’autorisation de nous mettre à quai ayant aussi un problème de barre. En attendant que ce coup de vent passe nous profitons de la terre, ses arbres, ses mûres délicieuses et une dernière session irlandaise dans un pub très «famille».
Lorsque nous repartons, c’est pour la rade de Brest ! Sur une mer belle, au près, soudain le point de drisse du génois casse et le voilà qui commence à descendre tout seul ! C’est donc au moteur aidé de notre seule trinquette que nous passons les dernières 24 heures.
Plaisir d’arriver au petit matin en vue de la pointe de Saint-Mathieu. Nous sommes piles à l’heure pour profiter des courants de marée lorsqu’un appel du CROSS Corsen annonce que le goulet de Brest est «consigné», c’est à dire fermé ! Sans indication de temps ni de cause… Un catamaran Ultime tire des bords autour de nous, un bâtiment de la marine nationale nous a demandé de nous dévié pour cause de palanquée de plongeurs… Quinze minutes plus tard nous découvrons le Sous-marin Nucléaire Lanceur d’Engin qui occupait le goulet. A notre tour ! La rade de Brest est bien vivante par ce temps à grains, toutes sortes d’embarcations voguent, de la planche à voile aux somptueux classiques, toutes voiles dehors.
Au fond de la rade nous embouquons le chenal du Faou et l’aide de Google Earth est précieuse pour compléter les quelques balises du chenal étroit ! Tant que l’on garde un mètre sous la coque ça va, un écart signifierait risque d’enlisement ! C’est en remuant la vase que nous opérons le demi tour final afin d’amarrer Vagabond au joli quai du Faou, et c’est Serge Hilbert, mon ancien directeur aux Fêtes maritimes de Douarnenez qui nous prend les amarres ! A dix minutes de notre maison, l'endroit est charmant, nous continuons même à vivre quelques jours à bord en allongeant la liste des points de maintenance nécessaires à Vagabond ; nous allons le bichonner !
