La toundra reprend des couleurs

  • Aurore et Leonie dessinent
  • Remonter le filet
  • Motoneige sur traineau car trop d eau

Et la banquise est bleue ! La neige fond et la glace se retrouve inondée. Cette eau douce s'écoule peu à peu par les fractures ou par les trous de phoques. En attendant, on se demande parfois ce qu'on fait en motoneige au milieu de toute cette eau ! Hier, il a fallu mettre l'avant du motoneige sur le traîneau pour sécher le moteur et pouvoir quitter une zone bien trop inondée.

Depuis le 11 juin, l'école est finie pour Léonie; jusqu'au 15 août. Les grandes vacances sont un peu décalées avec notre saison de navigation (fin juillet - fin septembre). A notre retour du Groenland, Aurore aussi ira à l'école Inuksuit de Qikiqtarjuaq, à son tour elle apprendra l'anglais et l'inuktitut. Aujourd'hui Léonie aime beaucoup chanter en inuktitut, et nous transmet ainsi un peu de culture inuite.

Nous venons de camper trois jours dans la première baie au nord-ouest de Vagabond, sur la berge, au bord d'une banquise détrempée, non loin d'un gros torrent. Les premières fleurs apparaissent, ainsi que beaucoup de baies de l'année dernière, qui ont été congelées tout l'hiver : malgré un petit goût caractéristique, elles sont appréciées par tous, y compris nos chiens ! Sarah et Leelee, venus nous rendre visite à deux reprises (compter une bonne heure de motoneige depuis le village), nous montrent les différentes baies, les plantes qu'ils utilisent pour faire du thé, pour faire du feu...

Entre deux stations (mesures, carottages et prélèvements tous les deux jours sur la banquise pour Takuvik), nous avons expérimenté un grand filet de 100 mètres de haut pour 2 mètres de large, installé juste au dessus du fond du fjord (370m) pendant 24h : 8h d'opérations au total, mais rien, aucune morue polaire dans les mailles du filet ! Il y en avait pourtant une dans le trou quatre jours plus tard, qui nageait dans le fort courant engendré par l'écoulement de l'eau de fonte...

La semaine dernière, Mike Beedell et son groupe d'amis français nous ont rendu visite, à la fin de leur difficile périple à ski et à pied dans la région. Nous étions tous heureux de ces moments partagés, à bord ou au village. France et moi n'avions jamais eu autant de compagnie pour les manips scientifiques sur la banquise ou au labo ! Merci Billy pour tous les transferts en motoneige (Billy est aussi le révérend de l'église Gospel de Qikiqtarjuaq !).

En vue de remonter l'ancre, avant que la banquise commence à dériver en risquant de briser la chaîne, j'y ai accroché un bidon de 60 litres lors de ma dernière plongée. Je l'ai rempli d'air, mais l'ancre n'a pas bougé ! J'y retourne bientôt, avec une deuxième bidon.