Vie à bord de Vagabond

Dans le passage du Nord-Est !

Lorsque la mer vous reprend c'est entièrement, avec ses changements de visages, de rythmes, de surfaces liquides ou glacées…

Etonnante route déjà jusqu'à Tcheliouskine. Pour atteindre le cap le plus au nord du continent eurasiatique, il faut traverser les mers de Barentz et de Kara. La Nouvelle Zemble qui les sépare, si jolie virgule sur la carte, se résume pour nous en une basse croûte de terre aperçue dans la brume. Dès lors, le changement s'opère : au bon vent qui nous poussait, à la mer vive et agitée qui nous secouait succède le mystère des brumes calmes, calmes, qui cachent les premières glaces. L'eau verte ou marron s'émaille parfois de troncs charriés par le grand fleuve Yennisséi. Nous y voilà dans la différence. Les lumières de l'Arctiques, camayeux clairs et doux, sont ici prolongées par une étrange sensation d'étendue puisque la côte, pourtant proche, ne se laisse que deviner et les 2 à 15m d'eau dans lesquels Vagabond trace sa route aplatit encore le paysage dans nos esprits !