Sous la banquise
J'étais impatient de mettre la tête sous la banquise, surtout depuis que les températures sont plus clémentes, ce qui rend plus agréables les préparatifs et la sortie de l'eau. Par un trou de phoque agrandi (avec le matériel, mon tour de taille est nettement plus grand que celui d'un gros phoque annelé !), j'ai plongé sous la glace. Malgré l'épaisseur de la banquise et de la neige, mon phare s'avère vite inutile, la lumière transmise est suffisamment forte pour s'orienter. Le soleil a d'ailleurs engendré la pousse d'algues microscopiques qui recouvrent le dessous de la glace, devenue brune. Ca et là, et davantage à proximité du trou, de grandes traces de griffures de phoques. Je ne distingue pas le fond, à environ 100m sous mes palmes, mais beaucoup de plancton, varié et de toutes les tailles. A la surface, je devine les petites têtes bien encapuchonnées de Léonie et Aurore, assises dans la neige au bord du trou. Le contraste entre les deux mondes est fascinant, seulement séparés par une couche de glace uniforme.
Le lendemain, j'accompagne en motoneige les cinéastes Hugues et Adrien jusqu'à Grise Fiord, d'où leur voyage retour vers la France se poursuivra en avion, après six semaines de tournage.