Traversée du détroit de Davis

  • Emplacement camp de glace GreenEdge 23 juillet 2015
  • Leonie carnet de voyage

Jeudi 23 juillet, au sud de l'île Broughton. Beau temps, belle mer, pas un glaçon aux alentours, Vagabond passe par l'emplacement du camp de glace de GreenEdge et file vers le large. Il y a huit jours, nous étions ici-même en motoneige!

Nous sommes attendus au Groenland, les prévisions météo sont excellentes, mais les glaces dérivantes encore nombreuses sur la route. Peu avant minuit, nous choisissons de caler Vagabond contre un grand morceau de banquise, le temps de dormir quelques heures, tout en dérivant vers le sud avec le pack. Le lendemain soir, c'est la brume qui nous contraint d'arrêter les moteurs, impossible de trouver la sortie de ce labyrinthe géant.

L'étau se resserre sous l'effet du vent et du courant. Nous dérivons globalement vers le sud, à près d'un nœud. Chaque jour, les cartes des glaces et les prévisions météo sont consultées. Deux ou trois fois, le pack se détend, Vagabond tente de forcer le passage, en vain. Alors nous en profitons pour poursuivre certains travaux à bord et faire avancer quelques dossiers. Finalement, cette dérive en famille nous parait privilégiée, reposante, après une longue saison passionnante mais fatigante. Un ours passe, sans trop s'approcher. Beaucoup d'oiseaux et de phoques.

Lundi, le pack se détend un peu. Avec France dans le nid de pie, Vagabond pousse, casse, se faufile jusqu'à une zone plus ouverte. Lorsque nous quittons les dernières bandes de glaces dérivantes, il ne reste plus que 60 milles à parcourir jusqu'à Sisimiut. La mer est belle, le vent juste suffisant pour gonfler le génois, la brume épaisse. C'est au GPS et au radar que Vagabond arrive au Groenland et, à 3h du matin, trouve l'entrée du port!

Nous découvrons peu après que proche de nous, tandis que Vagabond dérivait, un pilote russe survivait d'un accident d'hélicoptère. Lire les articles de Nunatsiaq et CBC.