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Nouveaux dauphins !

Aujourd'hui, c'est le grand retour des dauphins. Comme toujours, ils adorent nager à l'avant du bateau. Ceux-ci sont différents : ils ont le bec plus long et sont plus grands que ceux que nous avons déjà vu. Christophe pense que ce sont des dauphins communs car nous avons maintenant quitté la zone arctique. II en a souvent vu de semblables lorsqu'il naviguait dans l'Atlantique. J'ai toujours aussi peu de chance avec mon appareil photo, je ne réussis qu'à photographier les vagues !

Le soir, la lune a fait son apparition. En début de nuit, elle éclaire les vagues d'une belle lueur argentée. De temps en temps, un nuage vient la masquer mais elle réapparaît bien vite.


Un copain pour Vagabond

Ce soir, à la nuit tombée, nous avons vu notre premier bateau depuis le Groenland. On distingue un petit point sur l'écran du radar et c'est Christophe qui localise son feu rouge à notre tribord (sur notre droite). Nous n'en saurons pas plus car bientôt la petite lumière s'estompe et disparaît. Sans doute un bateau de pêche en campagne dans les environs...


Lecture a bord

  • Lecture a bord

Aujourd'hui, il ne s'est rien passé d'extraordinaire. C'est le moment de vous détailler notre emploi du temps!

5h du matin : début du quart des filles, France et moi nous nous levons. Repos bien mérité pour Gérard et Christophe qui vont vite se coucher.

7h50 : France allume la radio blu et l'ordinateur pour enregistrer les prévisions météos. Selon l'endroit, c'est une station américaine (Boston) ou anglaise (Northwood) qui nous les envoient.

9h : petit déjeuner et toilette (avec des lingettes car l'eau est économisée précieusement).
Début du quart des deux Erics. Je regagne ma couchette pour une petite sieste.

10h : communication radio avec nos amis anglais de Norwegian Blue. Ils naviguent à quelques centaines de milles de nous. Eric et Woody discutent de la météo.

Courant de la matinée : lecture, bavardages, écriture si la météo le permet... (pas toujours facile de se concentrer sur l'écran de l'ordinateur lorsque le bateau bouge !)

13h : Déjeuner. A cause du roulis, chacun tient fermement sa tasse de soupe et s'accroche à sa tartine ! Christophe et Gérard prennent leur quart.

Après-midi : occupations diverses, préparation du pain.

17h : Goûter et nouveau quart pour les filles. Gérard plonge dans la salle machine pour entretenir nos précieux moteurs.

19h : nouvelle météo par blu.

20h : préparation du dîner. Acrobatique quelquefois ! Une main pour se tenir et l'autre pour le repas. Les casseroles, elles, sont accrochées sur le gaz avec un bout (une corde). Leur contenu nous semble parfois bien vivant tant ils semblent vouloir s'en échapper... Le couvercle est de rigueur.

21h: Dîner. Nouveau quart pour les eux Erics.

22h : liaison radio avec Norwegian Blue.

22h30 : Je vais me coucher après une journée bien remplie. Je suis parfois réveillée par les mouvements du bateau.

1h du matin : Christophe et Gérard se lèvent héroïquement en pleine nuit pour assurer leur quart.

5h : Christophe me réveille, une nouvelle journée commence !


Des dauphins !

Ce soir, des dauphins ont décidé d'accompagner Vagabond. Ils bondissent autour de l'étrave. Ce sont des dauphins arctiques, assez petits et au bec très court : on les appelle des Lagénorhynques à flancs blancs. Ils se déplacent en groupe et se nourrissent de poissons et de mollusques céphalopodes (les calmars par exemple). Tout autour du bateau, on aperçoit leurs dos de couleur sombre et leurs ailerons dorsaux.

Lorsqu'ils s'amusent à sauter hors de l'eau, on peut les admirer tout entier. Quel spectacle ! J'essaie de les photographier mais ces coquins sont bien trop rapides et disparaissent dès que je déclenche l'appareil ! Plus chanceux et persévérant, Eric (notre nouvel équipier) réussit à les filmer quelques secondes.

Autre grande nouvelle : le GPS nous indique qu'il nous reste moins de 1000 milles à parcourir pour rentrer en Bretagne !


"La Saint-Farvel"

  • Un joli ciel !

Aujourd'hui, nous avons passé le Cap Farvel. Nous ne l'avons pas vu car nous naviguions trop au large. Il se trouve maintenant dans notre nord-ouest. Ce soir, nous fêtons notre entrée dans l'Océan Atlantique. Au menu : foie gras et petit vin blanc !

A cette latitude (58°N), l'air et l'eau se sont bien réchauffés : l'eau est à 7°, l'air à 10°.

Lorsque la nuit arrive (vers 20h30 en Temps Universel), nous naviguons dans le noir car il n'y pas de lune et les nuages cachent les étoiles. Heureusement, le radar repère les bateaux qui pourraient croiser notre route. Pour l'instant, son écran reste vide.


Le vent tourne !

  • Les fulmars nous accompagnent

  • Les fulmars nous accompagnent

Après 4 jours et demi de navigation au près contre le vent, voici qu'une belle brise d'ouest vient de se lever. Vagabond glisse sur les vagues à près de 7 nœuds (1 nœud=1,85 Km/h), le cap Farvel se rapproche (et nous avons toujours notre chocolat !) !

Depuis quelques jours, nous ne naviguons pas seuls : un groupe d'oiseaux marins nous accompagne. Ils planent autour de Vagabond en effectuant de longs vols planés au ras des vagues. Ils ont le corps blanc et le dessus des ailes de couleur grise. Lorsqu'ils s'approchent, on distingue une sorte de bosse sur le dessus de leur bec. Ce sont des fulmars boréals.

En consultant nos livres sur la faune arctique, j'apprends que ce sont des oiseaux pélagiques qui ne viennent à terre que pour se reproduire. Ils se nourrissent de poissons, de méduses et de mollusques qu'ils pêchent en plongeant de quelques mètres au-dessus de la surface de l'eau. Leur vol est si élégant que nous passons de longs moments à les contempler.


Changement d'heure à bord

En quittant le Groenland, nos montres étaient réglées sur l'heure locale : heure de la France - 4 h.

Maintenant que nous sommes de nouveau en mer, nous allons avancer nos montres de 2 heures pour vivre à l'heure GMT (c'est la référence internationale de l'heure située sur le méridien de la ville de Greenwich en Angleterre). L'heure GMTest proche de l'heure du soleil dans l'Atlantique Nord, et c'est surtout l'heure officielle utilisée en mer pour la météo et les communications. On l'appelle aussi l'heure TU (Temps Universel).

Nous nous mettrons à l'heure française (GMT +2heures) en arrivant à Saint-Quay-Portrieux.


Navigation en Mer du Labrador

  • Vue de la timonerie

Ce soir, toujours du vent de sud-est mais plus fort ( 35 nœuds). Vagabond bondit dans les vagues et chahute nos estomacs. Nous donnerions toutes nos tablettes de chocolat (et il en reste plus de 50 kilos!) pour un vent d'Ouest qui nous pousserait gentiment... mais les cartes météos que nous recevons par BLU n'en finissent pas d'annoncer du sud-est !

Lorsque nous sortons sur le pont (en cirés et avec le harnais), nous pouvons observer les oiseaux marins qui accompagnent Vagabond. Les plus petits sont les plus drôles : posés sur l'eau par petits groupes, ils tentent de s'envoler à notre approche en courant sur l'eau et en battant de leur petites ailes. Ils sont noirs et blancs et appartiennent à la famille des pingouins (ne pas confondre avec les manchots de l'Antarctique). Ce sont des mergules nains.


Inquiétudes météorologiques

  • Vagabond au ponton

Toujours à Nuuk ! Tous les jours, Eric et Woody consultent la météo sur internet pour savoir si les conditions sont favorables pour un départ vers le sud. Pour l'instant, il vaut mieux rester au port car les dépressions se succèdent très rapidement sans nous laisser le temps nécessaire pour contourner le Groenland. L'automne est là et nous envisageons avec inquiétude de traverser l 'Atlantique aussi tard en saison. Pourtant nous n'avons pas vraiment le choix !

Nous n'oublions pas qu'en 1978, le premier voilier "Vagabond" s'était retourné 3 fois en effectuant la même traversée. Jacques le cinéaste, déjà grand passionné de l'Arctique, réalisait alors son premier film sur Vagabond. Il a vécu cette dangereuse mésaventure et nous l'a racontée avec émotion. Rentré en France, il doit sûrement penser à nous !

En attendant nous terminons la préparation du bateau : rangement des vivres, fixation de tout ce qui peut bouger, dernières courses...


Rencontre avec Olga et sa famille

  • Nuuk

  • Port de Nuuk

A Nuuk, France et Eric ont retrouvé Olga, une amie rencontrée l'an dernier à Anadyr en Tchoukotka (Russie).

Olga est tchoutche mais elle habite au Groenland avec Yvon son mari, qui est suisse et Alissa leur petite fille qui a 10 ans. A la maison, toute la famille parle français, mais Alissa parle aussi le russe, le tchoutche (que sa maman lui a appris), l 'anglais, le danois (en classe) et le Groenlandais dans la cour !

Hier soir, nous avons mangé chez Olga. Au menu, soupe de caribou, bœuf musqué aux champignons avec riz et petits légumes, bleuets groenlandais(myrtilles) à la crème en dessert. Nous nous sommes régalés car Olga est une fine cuisinière ! Yvon est professeur de culture inuit à l'Université de Nuuk, j'en ai profité pour enregistrer une interview et lui poser les questions des élèves de Logonna-Daoulas sur la tradition des masques inuit. Il m'a aussi montré deux livres magnifiques où l'on peut admirer de nombreux masques. Quelle soirée inoubliable !

Aujourd'hui, Olga est venue visiter Vagabond avec Alissa. Elles étaient accompagnées par Vicky, une amie, et son mari. Vicky est d'origine inuit, canadienne du Haut-Québec. Après un bon goûter de gâteaux typiquement danois, Olga et Vicky improvisent pour nous des chants inuits. Ce sont des jeux vocaux où les femmes chantent en rythme avec la gorge, face à face, en se répondant. Chaque chant se termine invariablement dans un grand éclat de rire !

J'enregistre avec le mini-disc et nous admirons la belle voix d'Olga qui reproduit à la perfection les cris des oiseaux de son pays. Vicky nous explique que le chant peut imiter le bruit du vent, de la rivière, le cri de la mouette ou de l'oie ou même le bourdonnement des moustiques !

A Gjoa Haven, les femmes avaient organisé un club de chants pour apprendre aux jeunes du village ces chants ancestraux et nous y avaient invité. Là aussi, les chants se terminaient toujours par de grands éclats de rires.

Autre nouvelle : hier midi, un nouvel équipier nous a rejoint: Il s'appelle aussi Eric ! Nous serons donc 6 à bord pour rentrer en France. Nous nous partagerons la veille entre 3 quarts de deux personnes.