Blog

Richardsbreen

C'est vers minuit le 6 octobre que nous avons contourne le Cap Sud, par un magnifique clair de lune. Excellente meteo qui nous a permis d'atteindre la grande baie de Kvalvagen, entouree de 2 immenses glaciers. Pas de reel bon mouillage, mais nous avons toutefois passe la nuit devant le cap Boltodden, berces par un leger rouli, bien au chaud (-8 degres dehors) pour admirer une belle aurore boreale. Ce matin, le vent du nord fut trop fort pour parcourir les 25 milles restants jusqu'a la baie d'Inglefield, nous avons jete l'ancre a mi-parcours, devant l'imposant glacier Richard. Il a d'abord fallu enlever les 2 ou 3 centimetres d'epaisseur de glace qui recouvraient tout l'avant de Vagabond, suite aux embruns geles accumules. Nous devrions arriver demain a la baie convoitee pour l'hivernage... Eric


Hornsund

Vagabond est au mouillage a l'entree du fjord Hornsund (idem photo 49) et attend la bonne fenetre meteo pour contourner le cap sud du Spitsberg qui nous separe du Storfjord. Faute d'avoir pu descendre a terre depuis notre depart dimanche midi de Longyearbyen, Jin et Frost doivent supporter de temps en temps quelques rincages de la plage arriere ou ils ont elu domicile ! Eric


Jin et Frost

Nos 2 chiens groenlandais, 2 males de 5 ans, sont attaches devant Vagabond et semblent bien impatients de partir ! Savent-ils seulement ce qui nous attend ?

Eric


Longyearbyen

Derniers preparatifs !

Mise au point de la station meteo, de la bathysonde, embarquement des 2 chiens, de bois pour construire les niches, revision du materiel de securite, dernier plein de gasoil, achat de quelques produits frais, reunions avec le gouverneur, avec le centre radio, avec l'Institut Polaire Norvegien...

Depart prevu ce week-end pour le site d'hivernage !

Eric


Felicitations

La première circumnavigation polaire !

12 mai 2002 - 13 octobre 2003 : après 17 mois d'expédition, et 20 000 milles parcourus autour de l'Arctique, l'équipe de Vagabond a réussi le Passage du Nord-Ouest, à la suite du Passage du Nord-Est, les deux routes arctiques qui relient l'océan Atlantique à l'océan Pacifique. L'enchaînement de ces deux passages mythiques, chacun franchi sans hivernage, sans l'aide d'un brise-glace, est une première dans l'histoire de la navigation. L'équipage reçoit alors le trophée Peter Bird - SPB (festival du film d'Aventure de Dijon - Guilde du Raid) et le Prix du Mérite 2003 de l'Océan Cruising Club (Angleterre) pour ce tour du monde inédit.

A Eric Brossier et France Pinczon du Sel

Tous ceux qui aiment les conquêtes polaires, tous ceux qui naviguent et rêvent d'approcher le mondes glaces se sont passionnés pour votre formidable navigation. Boucler la boucle d'un tour de la planète à bord d'un petit voilier n'est jamais anodin. Le faire en forçant les glaces du Passage du Nord-Est puis, dans la foulée, celles du Passage du Nord-Ouest est une aventure superbe et hors du commun. Beaucoup sauront vous le dire en ne manquant pas de souligner votre bonne préparation, votre ténacité et votre humilité face à un environnement grandiose, dangereux et fragile.

Il ne suffit cependant pas de faire des choses exceptionnelles, il faut savoir leur donner la profondeur humaine qu'elles méritent. Je crois que vous avez su offrir à votre grand voyage polaire les vertus d'authenticité, de fraternité, de solidarité et de modestie qui sont les marques des grandes épopées. Ainsi votre accomplissement est-il vraiment complet et beau, ainsi peut-il offrir une satisfaction qui vous accompagnera durablement, et qui servira de phare à d'autres aventures dans le futur. Vous êtes devenus une référence.

Mille bravos admiratifs,

Gérard Janichon

Cher glorieux Eric,

au nom de tous ceux qui portent votre prénom, merci.

Rien ne pouvait nous faire plus chaud au coeur que votre navigation autour de la glace !

Les Eric, Erik, Erich, Erick, même s'ils aiment les Tropiques et autres chaleurs moites,sont fils du Nord. Alors, voir l'un des leurs rendre un si bel hommage au Pôle, rien ne nous réjouit plus.

Nous marcherons plus fiers sur la terre soi disant ferme. Et déjà,dans le regard des femmes, il nous semble noter un intérêt nouveau.

Plus gravement, cher Eric, je salue votre voyage. J'ai souvent,souvent pensé à vous. J'ai souvent ragé de ne pas vous accompagner. J'ai souvent imaginé les difficultés immenses et quotidiennes (sachant que je n'en devinais qu'un dixième). J'ai souvent rêvé des joies,des silences,des émerveillements soudains qui furent vos récompenses. Bref je ne vous ai jamais quitté.

Je vous remercie. Outre qu'il agrandit la tête et l'âme de tous ceux qui vous suivent,un tel périple me parait de la plus haute utilité : prouver que l'aventure demeure. Et qu'elle est l'autre appellation du respect.

Salut à la Terre.Et à ceux qui la servent!

La prochaine fois, vous m'emmenez ?

Erik Orsenna

De Michèle Demai

Pour Vagabond

A mes jolis "vagabonds", France et Eric,

Sur la route la moins fréquentée du monde, vous avez signé l'exploit et entrez dans l'histoire.

Si je ne savais pas ce qu'est de naviguer en Arctique, je ne pourrais qu'imaginer votre prouesse sans pouvoir vraiment l'évaluer. Ce voyage mythique qui hante tous les amoureux du grand Nord, ces fous de glaces dont nous faisons partie, vous l'avez désiré, comme Sabrina et moi, avec une envie chevillée au corps et à l'âme, d'une force à abattre les montagnes. Et vous l'avez réussi.

Oser aller vérifier la réalité du monde sur le toit de la planète et marcher sur les pas des grands explorateurs polaires est un privilège rare, un cadeau de la vie qui nous submerge d'émotions. Aujourd'hui encore, escalader la mer dans ces hautes latitudes aussi féériques que terrifiantes n'est pas simple. Plaisirs et océan de douleurs s'y côtoient et accentuent notre vulnérabilité. Mental d'acier indispensable… à l'image de nos coques ! Tension et attention constantes, à la barre 24 heures sur 24, dans ces boulevards de glace bouleversants formés par une banquise fantasque, rebelle, imprévisible dans ses dérives, et prête à nous avaler. Et puis soudain, quelques instants d'extase volés, très courts, d'une intensité extrême, amplifiés par l'hostilité de l'océan glacial et à l'échelle de sa grandeur. Tout s'accorde alors pour que s'élève, à qui sait l'écouter, le chant de ce monde incomparable, un univers de pure beauté, où s'allient poésie et spiritualité. Nous avons vécu cela, vous aussi : au cœur du splendide désert boréal, un voyage initiatique exceptionnel, à fleur de sens… qui nous fait grandir. Il n'y a pas de bonheur possible par procuration. Tout est à vivre…

Votre succès est exemplaire.

France et Eric, je vous aime. Vous êtes Grands.

A bientôt, bord à bord, quelque part dans les glaces…

Bisous-tendresses…

Votre marraine,

Mic de Nuage, et Sabrina.


Vagabond achève la première circumnavigation arctique

Vagabond est arrivé lundi 13 octobre 2003 à 13h, au Port d'Armor, son port d'attache à Saint-Quay-Portrieux. Son capitaine, Éric Brossier et son équipage, France Pinczon du Sel et Gérard Guérin sont fiers et heureux d'avoir réussi le Passage du Nord-Ouest. Un an après le Passage du Nord-Est, les deux routes arctiques qui relient l'océan Atlantique à l'océan Pacifique sont franchies. L'enchaînement de ces deux passages mythiques, chacun franchi sans hivernage, sans l'aide d'un brise-glace, est une première dans l'histoire de la navigation.

Communiqué de presse

Equipe a l'arrivee 13 oct. 2003
Vagabond a l'arrivee, 13 oct. 2003
Accueil a l'arrivee, 13 oct. 2003

Photos: Serge Vincenti

Vagabond dans les glaces du passage du Nord-Ouest

Photo: Eric Brossier


"Terre !"

  • Nuage nous acceuille

11h, heure française. Un joli "Nuage" est venu à notre rencontre. Michèle Demai, la marraine de Vagabond, voulait être la première à nous accueillir. D'une giclée de cidre breton, elle rebaptise Vagabond. Qui mieux qu'elle saurait les difficultées rencontrées ? A l'automne 2002, Michèle bouclait le Passage du Nord-Ouest, en double avec sa fille Sabrina.

Bientôt, nous apercevrons la digue du port de St-Quay-Portrieux. Le voyage touchera à sa fin. Nous retrouverons famille, amis et le tourbillon de la vie à terre nous reprendra. Ce sera alors une autre histoire...

"Il était une fois, un bateau rouge appelé Vagabond qui avait fait le tour du monde et rentrait au port fier d'avoir vu les les ours polaires, les icebergs et les phoques de l'Océan Arctique..."

Merci à Eric, notre équipier photographe pour ses belles photos.


Traversée de la Manche

Comme prévu, nous devrions arriver demain. A bord, c'est l'impatience : il faut savoir que Vagabond a quitté la France depuis 17 mois tout juste ! Même si je ne suis partie "que" depuis 2 mois, je prends part à l'effervescence qui règne à bord. Si c'était possible, on userait le GPS à force de le regarder pour contrôler notre heure d'arrivée estimée. Pas question de rater notre rendez-vous !

Sur notre route, nous croisons de nombreux cargos qui traversent la Manche, chargés de toutes sortes de marchandises. Nous les surveillons avec attention car ces montagnes de ferraille lancées à plus de 15 nœuds auraient bien du mal à s'arrêter pour nous éviter... Vagabond est bien plus manœuvrant et nous modifions notre route en cas de risque de collision.


Escale "éclair" aux Iles Scilly

Notre route vers la Bretagne passe par la pointe de l'Angleterre en plein milieu de l'Archipel des Scilly. Norwegian Blue y est arrivé hier et nos amis anglais nous invitent à passer une dernière soirée tous ensemble. Nous arrivons à la nuit tombée, par un chenal appelé...Devinez comment..." le Passage du Nord-Ouest "!

Nous passons trois heures formidables à terre et levons l'ancre sitôt revenus à bord. Nous sommes attendus lundi matin à Saint-Quay-Portrieux !


Des Fous... de Bassan !

Aujourd'hui, nous passons au sud de l'Irlande sans la voir. A bord, nous n'avons jamais eu aussi chaud : l'air est à 16 ° et l'eau de mer à 13°. Température à l'intérieur de Vagabond : 19° ! Après le froid arctique, on se croirait presque en été !

Nous naviguons toujours vers le Sud-est par 50° de latitude nord et nous constatons que la nuit tombe de plus en plus tôt (vers 19h). Le matin, le jour se lève aussi plus tôt, vers 6h30 GMT. Il y a une semaine, il fallait attendre 8h00 GMT pour voir le soleil se lever.

Les fulmars boréals sont bien moins nombreux mais un nouvel oiseau nous accompagne désormais : il est beaucoup plus grand, blanc avec des taches noires au bout des ailes. Sa tête est un peu jaune. Il ne plane pas beaucoup mais vole en battant des ailes à quelques dizaines de mètres au-dessus de la mer. De temps en temps, on le voit piquer droit sur l'eau, les ailes à demi repliées : c'est qu'il vient de repérer un banc de poissons et s'apprête à passer à table !