Petite frayeur

Lors d'une de leurs sorties, Enora et Yann ont été surpris par un ours, dissimulé par le relief. Emotions fortes, mais les chiens étaient là pour dissuader le plantigrade de toute envie de s'approcher.


Enora et Yann, seuls à bord

Il était 7h30 hier matin lorsque j'ai salué mes remplaçants. C'est la deuxième fois depuis que Vagabond est au Spitsberg (août 2004) que je le quitte, ému, pour rentrer quelques semaines en France. La bonne vieille motoneige a surmonté les passages délicats pour me mener en moins de 3h à Svea. Quelques rennes m'observaient parfois lors de longs dérapages sur la glace vive, la rivière était heureusement bien gelée à nouveau. Très bien accueilli par la compagnie minière, je n'avais plus qu'à m'installer dans le petit avion pour rejoindre Longyearbyen, la veille de la fête nationale.


Passation de consignes

Les nombreuses visites d'ours, de jour comme de nuit (22 en 5 jours), permettent à Enora et Yann d'appliquer sur le champs tout ce que je peux leur expliquer sur la sécurité, les chiens, l'utilisation des pétards, du pistolet d'alarme et du fusil. Tout en passant les consignes à mes remplaçants, je m'apprête à rallier Svea, la zone habitée la plus proche, à 46 km, avec la motoneige qui a pu être réparée. J'aurais toutefois tout l'équipement nécessaire pour achever le périple à ski, en cas de nouvelle panne. La température se maintient en dessous de zéro, les conditions sont idéales pour se déplacer dans les environs.


Liaison réussie avec la civilisation

Mes remplaçants Enora et Yann sont maintenant à bord, jusque fin juin. Hervé et tout le matériel scientifique ont finalement pu être acheminés hier, par 6 motoneiges. Pendant le chargement des traîneaux avant le retour du convoi, un ourson et une femelle passaient devant le front du glacier. Peu avant, alors que nous terminions une virée avec les chiens, j'ai pu les apercevoir, depuis le sommet de la moraine, fureter autour du bateau... un coup de feu en l'air ne les a guère perturbé, mais ils sont partis assez rapidement, emportant à nouveau un bout de siège de motoneige. Un total de 6 ours pour la journée d'hier.


Dernière tentative motoneige

Après la bonne reconnaissance d'hier, Stefano va tenter une dernière fois de venir de Longyearbyen avec mes 2 remplaçants, et de récupérer Hervé et tout le matériel scientifique. De mon côté, je me prépare à faire le trajet à ski, après 2 ou 3 jours de passation de consignes, puisque l'une des suspensions de ma motoneige est cassée. L'engin passera l'été ici, en espérant qu'il résiste aux inévitables visites d'ours... En attendant, la météo est fantastique et les températures négatives depuis 3 jours ont durci la neige, conditions excellentes pour skier avec les chiens. Pendant qu'Hervé organisait au mieux le retour de chaque instrument, j'ai également pu faire une CTD depuis le bord de la banquise, en admirant un superbe vol de canards eider. La proximité de l'eau libre, comme nous nous y attendions, a entraîné quelques visites d'ours hier. Un petit jeune déterminé, puis un gros mâle plus prudent, et quelques heures plus tard, le jeune suivi de près par le gros mâle. 4 péta rds ont été suffisants pour délimiter notre petit territoire, mais le siège de ma motoneige a encore été endommagé !


Débâcle dans le Storfjord

Le vent d'ouest a eu raison de la banquise qui restait encore accrochée à la côte. 2 mois plus tôt que l'an passé, la débâcle a commencé devant notre petite baie abritée, dans le grand Storfjord. A quelques jours près, nous perdions un précieux instrument (IMB), et nous ne pouvions pas faire la série de relevés avec la bathysonde, à 5 km de la côte.


En attente

Les 3 skieurs sont repartis aujourd'hui à ski avec leurs chiens et pulkas. La météo annonce quelques degrés sous zéro, Stefano fera une reconnaissance en motoneige demain mardi 9, avant une dernière tentative pour rallier Vagabond mercredi 10. Sinon, Hervé devra appeler un hélico pour se faire récupérer, et déposer Enora et Yann par la même occasion. Curieuse sensation de se retrouver ainsi bloqué par grand beau temps.


Eté à Longyearbyen

Alors qu'une tempête de neige se déchaîne sur les environs de Vagabond, le guide Stefano vient de m'annoncer par téléphone qu'il a du abandonner sa deuxième tentative pour nous rejoindre. Neige trop molle, humide et insuffisante pour les motoneiges. Enora et Yann, les 2 équipiers attendus pour me remplacer, sont donc à nouveau à Longyearbyen; Hervé et tout le matériel scientifique sont coincés à bord de Vagabond, ainsi que les 3 skieurs que Stefano devaient également récupérer et que j'ai invités à patienter à l'abri. Personne ne sait combien de jour cela durera, Stefano a rendez-vous demain chez le Gouverneur pour envisager l'hélico, à moins que le froid se décide à revenir...


Activité intense

Stefano et son petit groupe de touristes sont venus accompagner Hervé le 1er mai, et déposer 60 kg de croquettes pour les chiens. Peu après leur départ, nous avons réussi à sortir l'IMB de son étau de glace, non sans mal. Un léger vent d'est avait par chance refermé le chenal le matin. Le lendemain, nous nous sommes installés pour une quinzaine d'heures sur la banquise, afin de faire une nouvelle série de relevés avec la bathysonde et le courantomètre. En chemin, il n'a pas été facile de rappeler les chiens qui s'intéressaient un peu trop à une femelle phoque qui protégeait son petit. Ambiance extraordinaire au soleil de minuit. En revenant au bateau, au petit matin, nous avons découvert 3 attelages de chiens et quelques tentes installés à 200 m de Vagabond. Imaginez l'excitation de nos 3 chiens en retrouvant tous ceux avec lesquels ils ont grandi, dans le chenil de Arctic Adventure ! Hervé et moi avons été invités à partager le petit déjeuner de la douzaine d'américains, re ncontres fort sympathiques. J'étais également ravi de revoir Lisa, responsable des chiens, et d'avoir des nouvelles de Longyearbyen. Hier, c'est une dizaine de skieurs de la British School of Explorers Society (bses.org.uk) qui sont venus voir, intrigués, ce qu'Hervé et moi tentions de sortir de sous la banquise. Ils sont ainsi une trentaine de jeunes diplômés à se promener pendant 3 mois dans les environs. Tandis que les visites s'enchaînent, nous avons terminé de démonter le mât météo, et il ne reste plus qu'à tout mettre en caisses pour le transport vers Longyearbyen en motoneige ce week-end.


La banquise s'ouvre

Superbe journée hier, vu une ourse et son ourson à côté de 5 rennes, beaucoup de phoques, d'oiseaux... mais le dernier coup de vent a créé une fracture de la banquise, non loin de la côte, et l'un de nos instruments, l'IMB, se trouve à près de 3km de l'autre côté de ce chenal d'eau libre. Hervé arrive aujourd'hui, nous tenterons le sauvetage de l'appareil tous les 2.