Dernières aurores

Réveil en sursaut ce matin, j'ai cru entendre des pas sur le pont, ce n'étaient que les craquements de la banquise, résonnant contre la coque. Il faut dire que l'ours d'hier soir, qui est venu interrompre la mise en place d'un nouvel instrument de mesure (IMB), est encore bien présent dans nos esprits ! De même que la violente bagarre entre nos 3 chiens, peu de temps avant.

Grand beau temps depuis une semaine (ciel bleu, températures entre -15 et -30, pas de vent). La lumière est maintenant suffisante à minuit pour ne plus avoir besoin de lampe frontale, et il faudra attendre la fin du mois de septembre pour avoir l'obscurité nécessaire à l'observation des aurores boréales. En quelques jours, la banquise s'est reformée au large de la baie d'Inglefield, et nous avons pu reprendre les mesures habituelles (bathysonde, glaciomètre électromagnétique) dès la fin de la tempête. Etonnant de se retrouver à une dizaine de km de la côte, sur des fonds de 100m, en motoneige sur une glace de 30 à 40 cm, parfaitement lisse, sachant que la surface de la mer était libre le 15 mars. Journées bien remplies cette semaine, pour profiter de cette saison idéale : manips scientifiques, randos à ski, ascension d'icebergs, installation d'une nouvelle éolienne... Sebastian et Trond, de l'Institut Polaire Norvégien, ont passé 2 jours avec nous, afin d'installer 3 spectro mètres sur le mât météo. Ces capteurs vont mesurer pendant 2 mois l'intensité de la lumière reçue, réfléchie, et transmise par la banquise. Nous avons bien profité de leur expérience et hérité d'un simple et astucieux système pour mesurer l'épaisseur de la banquise !