Savissivik
Petit village d'à peine 60 personnes, dont 48 adultes, au nord de la baie de Melville. Le décor est somptueux. De l'autre côté du fjord, l'inlandsis s'écoule en quelques glaciers, généreux fournisseurs d'icebergs qui protègent le village de la houle. Le mouillage est bon. Juste derrière les maisons, la montagne héberge des centaines de milliers de mergules nains, qui sillonnent le ciel sans relâche. Naja et Mario parlent bien l'anglais et nous accueillent chez eux. Ils sont en charge de l'école, qui ouvrira ses portes dans trois semaines pour cinq enfants. Léonie et Aurore y découvrent toutes sortes de jeux, entre les matelas d'une équipe internationale de géologues, qui a loué le bâtiment pour cinq jours. Ils sont mandatés par une compagnie pétrolière, pour cartographier la région. La vie du village pourrait bientôt être totalement chamboulée si une exploitation se développe...
Mario nous raconte la chasse au morse, au printemps. Naja offre des boucles d'oreilles à Léonie, ravie. Après le boeuf musqué et le café, notre petite famille prend son tour de bain à la salle commune, seul endroit avec l'eau courante.
Depuis Upernavik, les escales se sont enchaînées, en fonction de la météo, des besoins ou des envies. Sur la toute petite île de Kipako, nous avons retrouvé les trois ornithologues. Ils nous ont expliqué comment ils peuvent estimer l'évolution des quantités de poissons et de plancton, en analysant chaque année la santé des poussins. Après la visite guidée, deux des scientifiques sont venus se ravitailler en eau douce à bord. Vagabond a ensuite mouillé devant Nuussuaq, puis Kullorsuaq, les deux derniers villages de la côte ouest que nous n'avions pas pu atteindre fin juin à cause de la débâcle tardive. A Savissivik, nous entrons dans le district du Grand Nord du Groenland.