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Vagabond réparé

Avec l'aide de la pelleteuse mécanique, mais aussi de 2 bateaux puissants, Vagabond a pu quitter la plage et retrouver la mer. Réparé et repeint, il flotte à nouveau ! L'équipe locale a été enthousiaste et performante pour permettre à Vagabond de poursuivre sa route et assurer les missions confiées.


Vagabond au sec à Ny-Alesund

Peu après minuit, profitant de la marée haute, Vagabond a été halé sur la plage avec l'aide d'une pelleteuse mécanique et de quelques personnes de la base scientifique de Ny-Alesund. Notre fier navire n'avait pas été ainsi au sec depuis le printemps 2004. Le voilà installé pour 3 ou 4 jours devant le laboratoire de biologie marine, le temps de bien inspecter la coque, après 4 hivernages. Il s'agit surtout de réparer les voies d'eau au niveau des cages de protection des hélices, légèrement arrachées par la banquise l'hiver dernier. Pendant ces travaux, nous nous sommes installés à terre, à la station IPEV.


Etude des sources d'eau chaude

Une excellente mission scientifique s'achève. 3 italiens, un hollandais et une journaliste française, ont embarqué pendant 8 jours à bord de Vagabond, pour étudier les seules sources d'eau chaude connues de l'archipel. Les biologistes ont ausculté soigneusement Troll et Jotun, au fond du fjord Bock, au nord du Spitsberg. L'eau sort en diverses sources, à près de 30°C pour la plus chaude. Rien de très spectaculaire, mais une flore locale qui semble soudain luxuriante dans cet environnement arctique. Les nombreux prélèvements ont également permis d'identifier une petite faune étonnante. Sur la route du retour, nous nous sommes à nouveau arrêtés chez Linda, puis avons rencontré beaucoup de glaces dérivantes. Mais pas assez pour bloquer Vagabond ! Nous sommes maintenant en escale technique pour 3 semaines à la base scientifique de Ny-Alesund, pour préparer le prochain hivernage dans le Storfjord.


Chez Linda, trappeur pour un an

Linda s'est installée à Mushamna pour un an. Son compagnon la rejoindra dans quelques semaines pour partager le long hiver, tout au nord du Spitsberg. Chaque année, le gouverneur de l'archipel confie cette maison de trappeur à un couple de volontaires. Leur mission, perpétuer le mode de vie traditionnel des trappeurs. Linda nous a préparé une omelette d'oeufs de canards eider, a donné un morceau de phoque à notre chien Zagrey, et nous a offert des poissons fraîchement pêchés. Succulente escale ! Le camp sera bientôt recouvert de neige, le bois flotté est déjà découpé et alimente le poêle.


Escale à Longyearbyen

Après quelques derniers vagabondages dans les fjords des environs de Longyearbyen, la petite capitale de l'archipel, Vagabond s'apprête à embarquer 4 scientifiques et une journaliste. L'escale fût l'occasion de rencontrer l'équipe d'un aéroglisseur étonnant, mis au point pour faire de l'océanographie arctique. Un engin rapide qui permettrait à certains projets de recherche d'éviter l'affrètement exorbitant d'un brise-glace, pour travailler sur la banquise. Les premières neiges saupoudrent déjà les montagnes, et le soleil se rapproche de plus en plus de l'horizon, en milieu de nuit. L'automne arrive à grands pas !


Cabotage estival

Nous choisissons nos escales selon la météo, et au fil de nos envies de découvertes. Il s'agit pour chacun de profiter au mieux de cette courte période de navigation. Vagabond reste en effet prisonnier de la banquise d'octobre à juillet, et l'été ne dure pas longtemps : il neigeait déjà, hier, au nord de l'île... Le vent dépassait les 80 km/h, Vagabond tirait fort sur son mouillage ! Mais aujourd'hui, par un grand beau temps, l'équipe a pu observer de près une quinzaine de morses, et rencontrer les gardes-côtes, qui sont venu retirer un filet de pêche gisant sur une plage. Dangereux pour la faune locale.


Morse et éclipse

Vagabond est en escale à Longyearbyen. Aujourd'hui, la petite capitale disparaît dans la brume. Par chance, le ciel était dégagé hier et nous avons pu observer l'éclipse de soleil (93% à Longyearbyen). Nous étions momentanément plongés dans une lumière tamisée, étrange sensation en cette période de jour permanent ! Coïncidence ou non, un morse s'était installé sur la plage, au pied du vieux quai. Pendant 2 jours, il a reçu de nombreuses visites qui ont probablement eu raison de sa longue sieste. La population de morses est en augmentation au Spitsberg, ils sont habituellement rassemblés en petites colonies.


Echoué devant le glacier Sefström !

Après 2 jours d'escale à Longyearbyen, Vagabond a repris la mer pour caboter dans les environs. Tandis que 3 de nos chiens veillent sur un camp de kayakistes de l'autre côté du fjord, Zagrey profite de l'été avec nous : 5 enfants et 5 adultes à bord ! Peu après 14h aujourd'hui, notre navire s'est échoué sur un haut fond, non marqué sur les cartes, et invisible tant l'eau est chargée de terre rouge. En attendant que la marée remonte, l'équipe se promène à terre, ou en kayak, ou bien savoure tout simplement la vue imprenable sur le glacier Sefström. Il flotte à bord un air de vacances...


Retour à la civilisation

Au fil d'une navigation paisible le long de la côte ouest du Spitsberg, 2 escales à Hornsund et Fridtjovhamna nous ont permis de retrouver Algol. Le beau voilier de notre ami Jean-Baptiste n'était pas revenu dans l'archipel depuis 1984 ! A son bord, transporté pour nous depuis la France, 2 gros rouleaux d'amarres et une partie du ravitaillement pour l'hiver prochain ! Nous sommes à présent à Longyearbyen, 2000 habitants, capitale du Svalbard. Température +10°C, pas un souffle, ciel bleu immaculé. C'est toujours étrange d'y revenir avec Vagabond, après plus de 9 mois d'isolement immobile. La relative effervescence nous étonne à nouveau cette année.


Escale à Isbukta

Hier à 2h du matin, l'ancre était enfin remontée, les 4 chiens embarqués, et Vagabond faisait route vers le sud. Nous laissons derrière nous 6 cairns, indiquant les ancrages à terre, 4 niches, lestées de pierres, et une cabane remplie d'équipement. Contre cette dernière, un mât météo qui poursuit seul ses enregistrements. Tout cela nous sera bien utile lorsque nous reviendrons en octobre prochain, pour le 5ème hivernage. Poussée par un bon vent du nord, notre équipage jetait l'ancre hier après-midi à Isbukta, en attendant des conditions plus calmes pour contourner le cap sud du Spitsberg.