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Iisak

  • Leonie et Iisak

Léonie l'attendait avec impatience. Enfin, Iisak est venu passer le week-end avec elle. Avec sa maman Priitta, et ses deux compatriotes finlandaises, il est venu en motoneige depuis Longyearbyen, où il habite toute l'année. Iisak a aussi retrouvé son papa Anton, norvégien, qui passait par là avec son petit groupe et ses 41 chiens. Ce même week-end, nous avons également eu le passage de dix skieurs de l'agence Grand Nord Grand Large, et de cinq autres skieurs de l'agence Svalbard Nature, tandis qu'un hélico tournait momentanément dans la baie, visiblement à la recherche d'ours... Les deux enfants du même âge, imperturbables, ont pu joué longtemps dehors; le vent s'est enfin arrêté, le printemps est là.


Zagrey

  • Zagrey

Ce dimanche matin, en me levant, j'ai découvert un ours endormi à la place de notre chien Zagrey. Dans la nuit, l'animal l'a tué et partiellement mangé. Nous n'avons pas entendu les chiens aboyer, c'est encore incompréhensible... Zagrey, le meilleur copain de Léonie, le fidèle compagnon des taranautes, repose désormais au pied d'un petit iceberg, au milieu de la baie d'Inglefield. Il partira à la débâcle, en juillet, pour une dernière dérive. L'ours est revenu tranquillement en fin de journée, j'ai décidé de le repousser de quelques kilomètres à l'aide de la motoneige. Jin, Frost et Imiaq sont heureux d'être maintenant installés un peu plus près du bateau. A bord, nous tentons de combler ce vide soudain, et de poursuivre nos missions.


Visites

  • Depart Timo2

Depuis notre dérive accidentelle, voilà huit jours, le vent d'ouest n'a pas cessé : les instruments ont déjà parcouru plus de 50 km vers le sud, au gré des glaces... Entre temps, nous avons eu la visite de neuf skieurs français, puis accueilli une équipe de l'Institut Polaire Norvégien (deux allemands, un finlandais et un anglais), pendant deux jours, pour des analyses de neige et de glace. Ce fût ensuite un collègue estonien, lancé dans un périple à ski en solitaire. Et enfin hier soir sont arrivés un couple scientifique anglo-libanais et une amie-partenaire de Marseille, conduits par notre ami guide italien ! Pour couronner cette série de visites, deux ours fréquentaient notre baie aujourd'hui.


Phoque et motoneige volante

  • Banquise decrochee

Un phoque et une motoneige volante. Voilà ce qui a marqué Léonie aujourd'hui. Ce matin, par un beau temps calme, nous partons en famille sur la banquise pour les travaux habituels et pour un petit pique-nique. Un phoque curieux nous observe, Léonie et moi, puis plonge. France nous rejoint peu après, à ski derrière trois chiens. La bathysonde à peine rangée, le vent d'ouest se lève soudainement et nous écourtons le casse-croûte. "La mer !", s'écrie Léonie en découvrant l'eau libre. Quelques hectares de banquise se sont détachés, un chenal d'eau libre nous barre la route, nous dérivons vers le large à 0,5km/h... Heureusement, malgré le vent fort, il ne fait pas froid, et surtout, le ciel est dégagé. L'hélico peut donc intervenir. Bientôt nous survolons le chenal devenu très large. La motoneige et le traîneau sont héliportés jusqu'à Vagabond lors d'un deuxième vol. Un troisième est nécessaire pour retrouver le treuil scientifique, qui s'est décro ché du traîneau. L'efficacité des secours nous a tout juste laissé le temps d'imaginer une telle dérive sans hélico... Seul le treuil ne s'est pas remis de cette mésaventure. Il nous reste à suivre, grâce à la balise Argos, le parcours des instruments scientifiques installés sous la banquise, en espérant pouvoir les récupérer bientôt.


Pleine lune

  • Etai et pleine lune

Le crépuscule, à minuit, est désormais plus lumineux que la pleine lune. Le jour permanent s'installe ici pour cinq mois. Depuis le départ de la dernière équipe, le beau temps encourage les longues balades en traîneau et les manips sur la banquise. Sauf que la motoneige est en panne depuis 2 jours, et que nos chiens ne sont pas assez nombreux pour emporter le matériel scientifique jusqu'au site de mesure... Par contre, notre petite meute aurait bien accompagné plus longtemps les deux skieurs norvégiens. Après quelques minutes de pause près de Vagabond, ils ont poursuivi vers le sud en tirant ardemment leurs pulkas de 85kg (pour 35 jours d'autonomie), écouteurs sur les oreilles ! Peu après leur passage, de l'autre côté de la baie, je découvre de nouvelles traces d'une ourse et de son ourson...


Mission accomplie

  • Carottier et bathysonde

Jean-Claude Gascard, coordinateur de Damocles, et ses 3 collègues, Guillaume Massé, Pascaline Bourgain et Michel Jouannic, sont repartis hier, en motoneige, avec le guide venu de Longyearbyen. La météo fût capricieuse pendant leur séjour à bord, et plus de 3 jours entiers furent passés à l'intérieur (dans la bonne humeur !), sans pouvoir faire quoique ce soit dehors. La banquise s'enfonçait sous le poids de la neige et ce fût difficile d'éviter les plantages dans la slush (gadoue de neige) ! Finalement, la bonne fenêtre météo se présenta pour installer le mouillage océanographique : depuis 3 jours, MOPS et ADCP mesurent continuellement salinité, température et courant, sous la banquise du Storfjord, à 9 km à l'est de Vagabond. Une balise Argos veille sur la position des instruments, qui seront récupérés vers le 10 mai.


Plage ?

  • Soleil et fleurs de glace

La tempête du 18 mars a emporté la banquise. Quelle impression ce fût de voir la mer libre ! Il n'est plus possible pour le moment d'accéder aux fonds de 100m, la piste tracée entre les blocs n'existe plus. France, Léonie et moi étions hier au bord de la très jeune banquise en formation, couverte de fleurs de glace, magnifique. La première équipe scientifique est arrivée hier soir. Quatre "copains" pour Léonie ! Il fait froid (-30°C), la glace se consolide rapidement. Dans quelques jours, nous espérons pouvoir nous aventurer plus loin sur la banquise afin de mettre en place les lourds instruments hi-tech. En attendant, nous découvrons cadeaux, courrier, fromages, revues... et prenons des nouvelles du reste du monde.


Un mercredi sur la banquise

  • Leonie fruits secs

Ca souffle aujourd'hui, tempête de neige. L'éolienne se met en sécurité à chaque rafale de vent qui dépasse 40 noeuds (74 km/h). On s'occupe dedans. Pas un temps à mettre un chien dehors, et pas de chance pour les nôtres, dont les niches sont parfaitement enfouies sous les congères. Eric songe à la piste motoneige qu'il va devoir refaire, dans le paysage redessiné, pour atteindre le site des mesures scientifiques dans le Storfjord... Léonie, loin de tout ça, profite de ses parents avant que les scientifiques ne débarquent (lundi prochain). La dernière pleine lune est passée, la prochaine sera visible sous le jour permanent... France


Pouf

  • France Leonie pouf

"Pouf", nous dit Léonie, alors que le traîneau bascule ! Après 8 jours de vent, neige, faible visibilité et températures proches de zéro, nous redécouvrons le paysage, et les chiens sont heureux de courir à nouveau. Il fait -30°C et la banquise est plus fréquentable, avec tout le matériel de mesure. En se faufilant entre les hummocks, il est maintenant possible d'atteindre des fonds d'une centaine de mètres, nécessaires pour les relevés hydrographiques. Si le GPS permet de retrouver les mêmes positions que les années précédentes, le décor, renouvelé chaque hiver, a bien changé ! Des traces d'ours et de renard, ou encore un trou de phoque, signalent la présence de nos voisins, certainement plus à l'aise que nous lorsque la banquise fait moins de 40 cm d'épaisseur...


En avant la science

  • Installation radiometres

Le printemps est là, déjà ! L'activité autour de Vagabond est devenue plus intense, la nuit polaire nous semble bien loin... Des copains sont venus, un ours est passé, le soleil est presque haut à midi, et beaucoup de neige est tombée. Les radiomètres sont maintenant perchés sur leur mât, et mesurent l'intensité de la lumière réfléchie par la banquise, en comparaison de celle reçue directement. Les premières carottes de glace ont pu être prélevées, nous guettons le bloom des algues. Le glaciomètre électromagnétique, lors de ses promenades régulières, continue de veiller sur la santé de la banquise. Tandis que la station météo nous raconte tout, même lorsque qu'il ne fait pas un temps à mettre un chien dehors ! Et comme depuis cinq ans, la bathysonde (CTD) analyse à nouveau les eaux du fjord, et l'incroyable quantité de sel rejetée par la banquise en pleine croissance.