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Fonte

  • Eau libre devant Qikiqtarjuaq debut juillet

Ce matin, des zones d'eau libre apparaissent de tous côtés ! Je ne suis pas complètement serein en traversant le chenal qui sépare l'île Baffin, où hiverne Vagabond depuis 3 ans, de l'île Broughton, où se trouve le village de Qikiqtarjuaq...

8°C, grand soleil, vent et même courant de marée assez fort : la fonte s'accélère !

Ce soir, après la journée au camp de glace de la mission GreenEdge, je laisse la motoneige non loin du village et je reviens à pied jusqu'au bateau, en contournant tranquillement la zone d'eau libre par le nord, entre les icebergs. Même si nos puissantes machines, bien lancées, sont capables de rester en surface, j'apprécie la lenteur et la légèreté de la marche !

Heureusement, tout ce que nous avions de lourd et encombrant sur la banquise, à côté de Vagabond, a déjà été déplacé en profitant de la motoneige. Dernier déménagement en date, la cabane d'Aurore et de Léonie a été installée à terre hier matin, juste avant mon départ pour le camp de glace !

La veille, nous avons remorqué l'annexe avec le skidoo jusqu'à l'eau libre, puis fait la première traversée en bateau, jusqu'au village, pour la fête du Canada. Quelle excitation de naviguer à nouveau !


Chiens ou phoques ?

  • Deux phoques offerts par Jaypootie

Aujourd'hui nos chiens se sont échappés. Partis avec colliers et chaines, libérés de la banquise par la fonte. Il faut remarquer que c'est le premier jour de grand soleil après 10 jours de brume et de neige. En rentrant du camp de glace tous les quatre, que trouve-t-on devant Vagabond ? Deux phoques à la place de nos chiens ! On aurait dit que les chiens s'étaient transformés en phoques ! Mais c'était la magie de notre ami chasseur Jaypootie...


Solstice

Pas vraiment de fête de la musique pour célébrer le solstice d'été... Mais au son des skidoos, tarières, générateurs, carottiers, hélico, hydroglisseur, drone, treuil, radios, pompes... il y a du rythme sur la banquise !


Transformation de saison

  • Camping mi-juin

Partis camper le week end pour fêter l'anniversaire d'Eric dans la nature, nous sommes finalement restés 6 jours pour profiter des conditions idéales : en plus du soleil nuits et jours, nous avons vu la banquise passer devant nos yeux du blanc au bleu turquoise, émaillée de flaques de fontes, magique ! Nous n'étions qu'à 1/2h de skidoo au nord du village, Eric est donc allé travailler au camp de glace pendant la semaine avant de rentrer le soir à notre campement. Trempettes de gambettes pour les filles chaque jour dans des ruisseaux de fonte, nous avons vu des torrents se former et grossir jusqu'à inonder la banquise sur un large périmètre, avons mangé du phoque tout juste chassé par de jeunes inuits qui l'ont partagé... Magnifique et fugitive saison.


3 jours!

Pus que 3 jours d'école pour les filles ici à Qikiqtarjuaq !!! Et la banquise se ronge, on est obligé de changer de trajet pour aller au village, afin de ne pas passer au travers de la glace !


GreenEdge

  • GreenEdge logo

GreenEdge, c'est un camp de glace, un hôtel (Siku) et un labo. Dans GreenEdge, il y a Takuvik; les scientifiques travaillent sur le plancton. Le plancton c'est des tous petits animaux ou des toutes petites algues. Les animaux, on les appelle le zooplancton, les algues, ça s'appelle le phytoplancton.


La science vu du camp de base

  • Leonie Aurore et France observent benthos avec Joannie

Depuis que les manips sont bien engagées, les scientifiques dépêchés sur le camp de glace sont de plus en plus nombreux mais Aurore, Léonie et moi parvenons quand même à tous les connaitre. Plus de place sur les motoneiges ni même dans les kamutiqs pour aller aider ou juste découvrir avec curiosité tout ce qui se déploie au fameux camp de glace. Vu du village, il reste : le camp de base alias le bureau-resto-hotel qui tient dans le vieux Siku hotel loué par Green Edge, et le magnifique laboratoire situé au sein de l'école, prêté par sa directrice.

Le Siku hotel, c'est le lieu de tous les ragots, le rendez vous des artistes qui passent pour vendre moufles en peaux de phoque, ulus, bijoux ou figurines en dent de narval, os de caribou ou fanon de baleine... mais aussi le QG logistique et repaire pour échanges d'idées, sans oublier la table de tous nos midi scolaire : c'est comme aller au restaurant tous les jours ! Le chef est français et fait honneur à la réputation de notre patrie.

Le laboratoire, ressemble à une vraie fourmilière high-tech, où sous les lumières vertes se voient filtrer des litres d'eaux de mer de profondeurs différentes ou ausculter des êtres vivants microscopiques dans chaque goutte d'eau... Un autre monde, plein de surprises et d'attraits pour Léonie et Aurore qui adorent aller aider et découvrir ce qui s'y passe. Des amitiés se nouent.


Vive notre tente!

  • Camping 1er mai 2016

Premier camping sous tente ! Cette année nous avons souvent été invités dans des cabanes, le retour sous notre cocon jaune et orange est une fête ! Dans le premier fjord au sud, nous avons monté le camp proche de la magnifique cabane sur traineau construite cette année par Céline et Yves. Ils arrivent d'ailleurs le lendemain avec le frère de Céline et deux de ses amis venus profiter des pentes et de la neige de Baffin. Balade et escalade au fond du fjord, apéro et diner partagés dans la jolie cabane ! Mais aussi piano sous la tente (avec panneau solaire et batterie), flûte et carnet de chant.


Collecte de jeunes clams autour de Qikiqtarjuaq

  • Sites de plongees pour recuperation des pieges a clams
  • Eric recupere piege a clams
  • Pieges a clams et nuage d allevins
  • Eric recupere spat trap 21 avril

En Août 2015, l'équipe de plongeurs scientifiques du groupe de cartographie de l'habitat marin de l'Université Memorial a recueillies des clams (palourdes, sous-espèce Mya) autour de Qikiqtarjuaq, afin d'obtenir des informations sur leurs tailles, leurs âges et leurs capacités de reproduction. Les clams adultes peuvent être prélevées sur le fond marin à la main, mais les jeunes (appelées "naissains") peuvent être difficiles à voir et encore plus difficiles à ramasser! Pour échantillonner ces larves, nous avons installé des pièges à naissains, en cinq endroits dans la région, par groupe de trois, à récupérer à différents moments de l'année suivante. Il se trouve que les naissains aiment s'installer sur du gazon artificiel, donc nous avons planté sur le fond marin des tapis de gazon artificiel de 50x50cm dans l'espoir d'attirer des naissains, et afin qu'ils puissent être facilement recueillies.

Après 7-8 mois Eric et son assistant ont effectué des plongées sous la glace dans les eaux glaciales pour récupérer la première série de pièges, qui ont ensuite été congelés pour le stockage. Ce fut un travail extrêmement difficile, mais l'équipe d'Eric a réussi à plonger à chacun des cinq sites et à récupérer sur le fond marin les tapis de gazon. Nous prévoyons d'apporter ces pièges congelés au laboratoire pour voir si des naissains sont présents, et le cas échéant, les compter et les identifier. Nous prévoyons de faire une autre récupération de pièges plus tard dans l'année, afin de constater les différences d'une saison à l'autre, car les clams fraient généralement en été. Il y a peu de connaissances sur le cycle de vie et la population de clams dans cette région; grâce à ce travail, nous espérons acquérir une certaine compréhension des domaines sur lesquels les naissains aiment s'installer, et combien s'installent à un moment donné. Cela fait partie d'un projet plus vaste visant à évaluer la population de clams autour de Qikiqtarjuaq et à cartographier le meilleur habitat de clams dans la région. Ce travail participe à l'évaluation en cours sur la pêche aux clams autour de Qikiqtarjuaq, menée par le département de la pêche du gouvernement du Nunavut, en partenariat avec le groupe de cartographie de l'habitat marin de l'Université Memorial de Terre-Neuve.

Ben Misiuk, doctorant

Université Memorial de Terre-Neuve


La plongée, vue du dessus

  • Plonger sous la slush
  • Les palmes et hop
  • France tient la ligne de securite
  • Dur labeur pour faire un trou dans la banquise

Récupérer des pièges à bébés clams semés avec précision par 7 à 17 mètres de fond nous a permis, Eric et moi, de partager 5 fois 2 jours entre le dessus et le dessous de la banquise.

5 fois 2 jours variés. Et pour cause, les manips se sont étalées entre début mars où le froid attaque et fin avril où un printemps précoce s'installa.

Le premier trou de plongée nous pris la demi journée : 12 perforations à la tarière dans une banquise épaisse délimitant le trou, puis le bloc du milieu à casser en morceaux raisonnables; en tout près d'une tonne de glace déplacée à la pelle, au tuk ou à l’écumoire !

Un mois plus tard c'est dans la slush que nous installons le trou de plongée. Situé à proximité d'un fort courant, la glace rongée par dessous est fine et la neige qui pèse sur la banquise est inondée d'eau de mer. Nous installons donc la petite tente sur de la neige tassée au mieux, mais autour du trou, une vingtaine de cm d'eau inondent la glace vive. On croit marcher sur l'eau, la sensation de passer au travers n'est pas loin...

Le rituel est le même chaque deuxième jour. Qu'il neige qu'il vente la tente est montée, le réchaud allumé pour réchauffer matériel et plongeur. La ligne de vie, le filet, les outils sont préparés, ainsi que la Go-Pro sur son trépied que Eric installera au fond de la mer. Puis vient le harnachement du plongeur, sa sortie précautionneuse par la petite porte avant sa mise à l'eau. La ligne de vie nous relie, je sens chacun de ses mouvements au bout du fil tendu, prête à le ramener à la moindre alarme.

La plongée, c'est un travail d'équipe où chaque geste compte pour que la confiance soit totale et la sécurité optimale : un seul petit trou entre deux mondes dont un sans air !