Erratum et bête curieuse

  • Des pieds et des mains mat meteo

Les lecteurs avisés et informés de ce journal n'auront pas manqué de noter qu'une erreur de calcul s'est glissée dans le précédent billet, l'âge de l'équipage passant en effet de 148 à 149 ans et non de 177 à 178.

Pendant ce temps les travaux continuent, l'annexe frôle le front du glacier, et un équipier s'est même baigné, profitant de la clémence accordée par les éléments, à moins que ce ne soit le contraire. Un animal étrange a été repéré sur le mât météo, toute personne possédant des informations sur cette espèce inconnue est priée de nous en faire part. (Soifran)


Bientôt la quille

  • Amarre givree

Bien que Vagabond soit dépourvu de cet appendice stabilisateur, nous n'en sommes pas moins pressés de partir pour la navigation qui nous attend, jusqu'à Tromso au nord de la Norvège. La baie d'Inglefield étant quasiment libre, ce ne sont que quelques heures de préparatifs sur le bateau et surtout deux amarres prises dans la glace qui nous retiennent. Mission du jour : charrier du sable noir pour tenter d'accélérer la fonte autour des cordages prisonniers. Pendant ce temps, au soleil de minuit, l'âge du capitaine reste le même mais celui de l'équipage passe de 177 à 178. La flottabilité du navire ne semble pas s'en ressentir. Vivement qu'on mette les voiles. (Soifran)


De la visite

  • Ours s etire

La glace qui nous entoure continue de fondre, et nous avons passé une partie de la journée à larguer les amarres, les détachant de la côte et lorsque c'était possible de la banquise en train de se fracturer. Pendant ce temps une activité intense avait lieu autour de nous; un jeune ours blanc a réussi à attraper un phoque, mais il a vite été rattrapé par un mâle plus âgé qui lui a dérobé son butin. Un troisième ours a rejoint le théâtre des événements, nous offrant en direct le ballet de la loi du plus fort. Le soir, après une séance de visionnage de photo dans le carré du bateau, un ours -l'un des trois précédents ?- nous a rendu visite, se prélassant sur une plaque de glace à proximité du bateau. Cédant à sa curiosité, il est venu à moins de 3 mètres de nous ! Il a fallu tout de même envoyer un pétard pour le dissuader de s'installer le long de la coque pour la nuit. De quoi contredire Eric et France qui commençaient à trouver les ours bien timides cette année. (Soifran et Eric)


Mille milliards d'amis

  • Freres jumelles

La zone prise par la banquise rétrécit de jour en jour. La concentration d'animaux s'en ressent, et nous nous retrouvons dans une atmosphère privilégiée pour l'observation des différentes espèces qui cohabitent au Svalbard en cette saison. Canards eider, guillemots miroir, sternes arctiques, mouettes ivoires, ours polaires, narvals, phoques annelés et belougas ont montré leur nez (ou leur dos) pendant cette journée, nous laissant philosophes quand à la place du règne animal sur cette planète. (Soifran)


La vie au grand air

  • 473bis Piem fire

Ces jours-ci la petite équipe goûte aux joies des activités de plein air. Faire brûler les anciennes niches des chiens pour pouvoir faire des grillades, démonter une canadienne de quelques trois cent kilos et la transporter dans sa résidence temporaire, faire des promenades pour admirer le paysage et évaluer l'état de la fonte des glaces sont quelques unes des occupations de la colonie estivale d'Inglefield. Un mot d'ordre : laisser la zone la plus propre possible. (Soifran)


Frères et ours

  • Leonie Soifran source

Arrivés il y a 72 heures, accompagnant Léonie et France vers leur résidence estivale, Paul-Mathieu et François, alias Piem et Soifran, profitent de la période qui précède la débâcle pour passer un peu de temps en compagnie de leur frère Eric et de sa famille à bord de Vagabond. Le cadre est somptueux et la météo clémente, facilitant les sorties pour organiser le démontage des installations scientifiques restantes, pallier aux besoins en eau et se promener. Les ours, nombreux en cette saison, restent à une distance respectable, s'intéressant davantage aux phoques venus en masse qu'à l'activité intense régnant aux alentours du bateau. Léonie est d'une aide précieuse pour faire le plein d'eau à la source. (Soifran)


Cohabitation

  • Ours inspecte radiometres

De temps en temps, un ours se rapproche de Vagabond, mais aucun n'a pour le moment été trop curieux. Les chiens n'ont pas besoin d'aboyer longtemps, et je n'utilise ni pétard ni fusée de dissuasion. L'animal de passage près des radiomètres a même pris le soin de ne pas marcher juste sous les capteurs, les mesures n'ont pas été perturbées ! Voilà un mois que je suis seul à bord, et je me réjouis d'accueillir demain France et Léonie, ainsi que mes frères Piem et François. Du renfort pour plier le camp et reprendre la mer ! Par contre, l'hélicoptère remportera nos chiens Jin, Frost et Imiaq vers leur nouvelle demeure, et le camp semblera soudain bien vide sans nos compagnons, fidèles depuis 5 ans.


Fonte

  • Fonte 26-27-28 juin 20h

Dans la baie d'Inglefield, la banquise a commencé à débâcler le 25 juin, 8 jours plus tôt que l'an passé. Vagabond n'est plus qu'à 1 km de la mer libre ! Sur les quelques kilomètres carrés de banquise restants, des douzaines de phoques ont pris le soleil tout le week-end. Hier soir, j'observais un gros ours manger l'un d'entre eux, tandis qu'un autre plantigrade tentait sa chance un peu plus loin. Mon terrain de mesures et de balades se réduit rapidement, et la fonte offre une moraine de plus en plus boueuse, comme l'illustrent les photos prises tous les jours à 20h depuis le toit de la cabane.