L'hélico attendu avec les pièces de rechange n'a pas pu venir, la motoneige
n'est donc pas encore réparée, et je n'ai pas quitté Vagabond. Il est
impossible de plonger sous la coque ou de faire des relevés hydrographiques,
mais surtout, nos 3 amis sont toujours coincés de l'autre côté du Spitsberg.
Nous préparons ces retrouvailles depuis si longtemps, nous avons hâte que le
baromètre remonte pour de bon ! Dire que mai et juin sont habituellement
les mois les plus calmes et les plus agréables au Spitsberg... Fred, Jean et
Lucas, que nous avons réussi à joindre brièvement ce matin par téléphone, sont
actuellement bien à l'abri dans une toute petite cabane, à une dizaine de km
de Svea, et à 40 km de Vagabond. La météo sera encore très mauvaise jusqu'à
samedi, France et moi espérons les retrouver dimanche, sur le glacier Edvard,
nous irons à leur rencontre avec les chiens. Entre 5h et 7h du matin hier,
j'ai profité de l'unique et courte accalmie pour me rendre au bord du
Storfjord, la banquise disparaît peu à peu, rongée par la tempête. Dans la
baie d'Inglefield, la banquise est encore intacte, mais la gîte du bateau
augmente (6°) sous l'action du vent, comme si nous naviguions à la
voile !