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Circumpolaris

Après 3 jours de navigation musclée, Vagabond vient de jeter l'ancre dans la baie d'Inglefield. Il va y passer son quatrième hiver pour le programme Damocles qui étudie la banquise. C'est aujourd'hui aussi, 2 octobre, que sort en librairie notre livre 'Circumpolaris, Vagabond dans l'Arctique', chez Glénat. Ce récit raconte le tour de l'Arctique de Vagabond (2002-2003) et ses trois premiers hivernages au Spitsberg (2004-2007). Vous pouvez lire une présentation du livre ici.


Longyearbyen

Derniers préparatifs avant de partir pour le site d'hivernage : 800kg de vivres, 400kg de croquettes, 4 tonnes de gasoil, un nouveau treuil... 3 chiens et 5 personnes s'apprêtent à faire le tour du sud du Spitsberg pour rejoindre Inglefieldbukta. Mais pour le moment, la mer est un peu trop agitée.

Photos de l'été en ligne...


Equinoxe

Léonie n'avait que 4 semaines lorsque le jour est devenu permanent, fin mars dernier. L'obscurité se manifeste à nouveau depuis 15 jours, et depuis hier, le soleil est plus de 12h par jour sous l'horizon : Léonie découvre la nuit !

Vagabond sera bientôt prêt pour le prochain hivernage, après 3 semaines de travaux et d'avitaillement à Ny-Alesund. Régulièrement, escapades et petites fêtes ont entrecoupé cette période essentielle avant l'hiver. Demain nous partirons pour Longyearbyen, les cales et soutes pleines de vivres et de carburants.


Civilisation

Vagabond est au mouillage devant Longyearbyen, la petite capitale du Spitsberg, depuis 7h ce matin. La fin du troisième hivernage et notre retour à la civilisation furent célébrés dès le 14 juillet à Hornsund, un superbe fjord du sud du Spistberg, avec nos amis de Makoré. Pour Fabrice et Isabelle, qui voyagent eux aussi en voilier avec leur petite fille, Loana, c'était le jour de concrétisation de leur rêve : 5 ans auparavant ils entreprenaient la construction de leur magnifique bateau dont la destination était le Spitsberg. Ainsi les deux heureux équipages français se trouvaient rassemblés par hasard le jour de leur fête nationale, l'occasion d'un joyeux festin, d'autant plus que Makoré acheminait du champagne et du fromage pour Vagabond. Une baleine s'approcha de nous à l'instant même des retrouvailles ! La veille au soir, en contournant le cap sud, nous suivions en direct le grand concert de musique africaine de La Bastille grâce à RFI.


Au fond

La bathysonde n'est pas remontée de sa dernière plongée. Rongée par le sel, la sécurité a cédé, l'instrument s'est soudain vu précipité au fond du Storfjord avec son lest et tout le câble. Par environ 200 mètres, elle enregistre encore la salinité et la température, jusqu'à épuisement de sa mémoire et de ses batteries. Peut-on espérer un heureux coup de chalut un jour ? L'eau était claire, la houle négociable, et, ironie du sort, c'était le dernier relevé de notre troisième hivernage. Les données sont perdues, ainsi que celles des 4 relevés précédents, effectués régulièrement depuis le site d'hivernage que nous avons quitté le 10 juillet. Une escale devant le glacier Croll nous permet d'effectuer quelques entretiens mécaniques, de faire courir les chiens à terre, et de ramasser quelques glaçons pour augmenter nos réserves d'eau douce, avant de poursuivre sur une mer plus plate. Léonie découvre que sa maison bouge, elle s'amarine doucement , comme ses parents.


Débâcle

La voie est libre ! Le soleil chauffe 24h/24 depuis une semaine, et il ne reste plus que quelques glaçons autour de nous. Tout a commencé le 7/7/07 vers 7h07... Les chiens ont été installés à terre hier, in extremis, alors que la glace se fracturait de partout, et que quelques ours tentaient de chasser sur les dernières plaques de banquise. Peu après, encore suant des efforts nécessaires pour porter les lourdes niches sur la berge, je n'ai pas hésité à sauter à l'eau pour rattraper un seau qui s'apprêtait à couler. Saisissant ! Malgré le soleil, la température de l'eau est encore négative... Il nous reste maintenant à finir de transformer notre refuge sur la banquise en bateau prêt à naviguer.


Narvals

Quelques narvals sont passés le long de la plage voisine, libre de glace, le temps était très calme et leurs souffles s'entendaient de loin. Les ours continuent de nous montrer toutes leurs techniques de chasse, tel ce gros ours couvert de terre qui déboula à toute allure, passa devant les chiens excités, et fonça sur les phoques qui prenaient le soleil non loin de nous. Après avoir ainsi fait plonger une quinzaine de phoques, lors d'une course effrénée, l'ours s'est installé à l'affût devant un de leurs trous, patiemment. Tandis que nous pouvons toujours skier sur la banquise jusqu'au glacier, à 2 km de Vagabond, nous avons fait hier notre premier tour de la baie d'Inglefield en annexe, après l'avoir tracté sur la glace jusqu'à l'eau libre. Quelle drôle d'impression de refaire en bateau, accompagnés par des vols d'eiders, le même parcours que celui fait à ski avec les chiens la semaine dernière ! Le moteur hors-bord berçait Léonie alors que nous slal omions joyeusement entre les gros glaçons à la dérive...