Mise à l'eau sportive des trappes à sédiments, avec Cyril : un lest d'environ 30kg à 130m, une trappe à 105m, une deuxième trappe à 25m, le tout ancré à la banquise et sécurisé par deux grosses bouées. Récupération prévue dans près de 6 semaines.

Début d'une semaine de tests d'un flotteur ARGO, avec Claudie, José et Christophe.

Voici un petit plan pour aider les scientifiques qui débarquent sur la "planète Qik" à s'y retrouver ! Ce n'est pas que la communauté soit immense, mais elle n'a rien à voir avec une base scientifique ou un brise glace...

C'est samedi, excursion habituelle jusqu'à l'un des icebergs voisins, pour notre réserve d'eau douce. Pour la première fois, chacun de nous quatre est à ski ! Avec l'aide des chiens et de deux pulkas, la collecte de glace est aussi une fort belle balade.

Malgré quelques problèmes techniques à bord de Vagabond (pannes du chauffage central, du générateur, du poêle, du générateur de secours...) , difficiles à résoudre en cette période d'intense activité (mission GreenEdge), les sorties en famille sur la banquise sont essentielles pour se ressourcer !

Bien qu'il soit tôt en saison, les filles nous motivent pour partir camper. Piculi et Ponyo s'en donnent à cœur joie au travers des hummocks pour nous suivre jusqu'au fond du premier fjord au nord de Qikiqtarjuaq. Notre tente vite montée, le soleil la chauffe doucement tandis que nous prenons un peu de hauteur, afin de jouir du point de vue puis de glissades dans les pentes. Dès 17h le froid retombe et dans notre cocon familial, bien emmitouflés, les -30°C n'atteindront pas les enfants. Pendant ce temps, la pleine lune joue une partition théâtrale, entre ombres et illumination, parmi les montagnes alentour.

Dimanche de Pâques, longue chasse aux œufs, si bien cachés sur la banquise comme dans la neige. Nous trouvons même des traces de lemming qui traversent tout le fjord sur la banquise !

De retour au village le lundi, nous participons aux concours de sculpture sur glace (adultes), de bonhomme de neige (enfants), aux courses diverses, ainsi qu'à la fameuse course en traîneau à chien avec sa règle particulière : un seul chien, un enfant sur un traîneau, un adulte devant pour guider. Léonie tente le coup avec notre chienne Piculi... et gagne !!! Aidée de sa maman, essoufflée de la course en grosses bottes dans la neige !

La journée est close par un festin de caribou congelé ou cuit, de phoque cru, d'algues et de clams fraîches.

Un premier profil d'optique a été réalisé, pour capturer le champ de lumière sous-marin avant que toute biomasse n'apparaisse. Cette mesure est réalisée avec un radiomètre optique profilant, qui mesure la lumière ambiante dans la colonne d'eau, sous la banquise.

Ours à l'affut, ours en route, ours nageant, ours curieux de Vagabond en toute saison, combien en avons nous observés... et depuis 4 ans au Nunavut, combien de peaux d'ours tendues sur des cadres, de peaux d'ours nettoyées à la maison au ulu.

L'un d'entre eux a été chassé non loin d'ici et ce qui n'est pas de coutume, ramené et dépecé au village. C'est la première fois que je vois un ours mort, entier. Le voir de si près, encore chaud, tâter sa masse musculaire, caresser son poil, réchauffer mes doigts sur la viande chaude, toucher sa langue énorme déjà congelée dehors mais pas encore dedans, admirer ses griffes et crocs pointus, ses larges pattes... Impressionnant. Il est sur le dos, pattes arrières maintenues ouvertes attachées par un bout relié au tuk, prêt pour le dépeçage. Ours nu, tout rose... Son découpage est rapide, avant que la viande ne gèle. Et ce soir au menu dans la famille du chasseur, un met de choix : les pattes d'ours !

Ces trois riches dernières semaines ne nous ont pas laissé de répit. Le montage du camp de glace fut intensif et l'équipe de "Faut pas rêver" venue faire un reportage sur la pêche aux clams nous a monopolisé à temps plein. Avec ces 2 projets en même temps, nos filles qui ont dû suivre bien des fois sur le terrain réclament un break en famille. Nous sommes heureux de préparer notre premier camping pour le week-end de Pâques afin de nous retrouver à notre rythme, même s'il fait encore -30°C la nuit !

Le soleil brille de plus en plus haut, mais il y a encore très peu d'algues sous la banquise. C'est ce que nous révèle les premières carottes de glace et les premiers prélèvements d'eau avec la bouteille Niskin. "Pas de biomasse, nous n'avons rien raté !" dit Flavienne, qui traite les prélèvements dans le laboratoire prêté par l'école, "qui permet de travailler dans de très bonnes conditions".

Le 1er avril, c'est aussi l'anniversaire du Nunavut. Dans la classe de Léonie, les enfants ont chanté pour l'occasion, en trois langues (inuktitut, anglais, français) !

Toute l'équipe vient déjeuner à bord de Vagabond, avant l'arrivée de l'avion cargo dans l'après-midi. C'est le quatrième chargement qui arrive directement de Québec, plus d'une tonne à chaque vol, deux autres sont attendus avant Pâques ! Le camp de base déborde, le grand labo est de plus en plus encombré, de même que la tente du camp de glace ! Tout ce matériel laisse deviner l'ampleur de la mission qui démarre...

Jean-Jacques Pangrazi, menuisier et photographe, repart avec l'avion, seul avec les deux pilotes. Lire aussi le blog de GreenEdge.

Potluck au Arctic College de Qikiqtarjuaq ce soir, nous fêtons la fin des cours d'Inuktitut.

Le glaciomètre est de sortie. Dans le cadre du partenariat entre l'équipe de télédétection de Takuvik et le Service canadien des glaces, nous avons parcouru une soixantaine de kilomètres sur la banquise de la région, en tractant l'EM31 et en observant avec attention les zones indiquées sur l'image radar. Une belle et enrichissante virée, par grand beau temps. Beaucoup de traces d'ours non loin du camp de glace !

Un petit détour par Bubble Lake, histoire de vérifier si la flamme du briquet enflamme le gaz émis par le lac... expérience peu convaincante, il faudra revenir avec un protocole plus sophistiqué pour percer le mystère !