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Trepassey

  • Avec Aurore et Leonie en vadrouille

De Saint-Pierre, nous faisons route vers le sud-est de Terre-Neuve, et passons le cap Freels avant de faire une petite escale à Trepassey, pour se dégourdir les jambes et adoucir l'amarinage. Vagabond n'avait pas été aussi au sud depuis le printemps 2003 (Japon) !


Saint-Pierre-et-Miquelon, par Aurore Brossier

  • Aurore chez Layla a Miquelon
  • CM1 et 5eme a bord de Vagabond

Nous sommes arrivés à Miquelon en avion. Nous avons retrouvés VAGABOND !!! Tout allait bien sauf quelques trucs (éolienne, radar, etc...). Léonie et moi sommes allées à l'école-collège de Miquelon. Pendant 10 jours nous nous sommes amusées avec nos nouvelles amies. Layla m'a même invitée à dormir chez elle. Nous avons assisté avec l'école-collège à la mise à l'eau. C'était émouvant. A Pâques, nous avons fait une balade. Nous avons fait du cerf-volant et cherché des oeufs. Nous nous sommes bien amusés. Ensuite nous sommes allés à Saint-Pierre. La petite traversée a duré 5 heures. Nous avons fait une projection au Centre Culturel et Sportif. Et nous avons commencé l'école-collège française au bateau.


Vagabond a retrouvé son équipage

  • Neige fraiche 11 avril Miquelon
  • Vagabond retrouve son equipage a Miquelon 10 avril 2019

Ciel magnifique et fine couche de neige, le spectacle ajoute à notre émotion ce matin. Joie d'être à bord de Vagabond. Il fait bon autour de la table du carré. Impression de ne jamais avoir quitté notre petit cocon... Pourtant, depuis notre dernière navigation, nous avons tout de même vécu 17 mois en Equateur !

Aurore et Léonie sont déjà à l'école-collège de Miquelon; accueillies chaleureusement, elles se font vite des amis. Ils sont environ 80 élèves dans l'établissement et se connaissent depuis toujours, alors accueillir deux nouvelles est un évènement.

La remise à l'eau de Vagabond est programmée pour le vendredi 19 avril, il faut un coefficient de marée élevé. D'ici là, l'entretien de la coque est notre priorité.

Il y a quelques jours s'achevait notre séjour de trois mois et demi en France : après notre mission en Equateur et avant la prochaine mission avec Vagabond, ce fût un bonheur de revoir nos familles, nos amis, nos partenaires, et de participer à quelques festivals et rencontres (voir les actualités). En transit à Québec, ce fût là aussi de belles retrouvailles avec amis et collègues, et avec la neige ! Petite tempête pendant deux jours, conditions hivernales surprenantes pour un mois d'avril. Par chance, hier le ciel était limpide et le vol en Pilatus mémorable jusqu'à Miquelon, via Saint-Pierre pour les formalités d'entrée en France. Grâce aux miquelonais, nous étions le soir même au chaud à bord de Vagabond avec tous nos bagages. Magique.


Vagabond attend son équipage à Miquelon

  • bond a Miquelon ete 2018

Jacky nous donne des nouvelles de Vagabond, au sec à Miquelon jusqu'en avril 2019 : "L'été n'a pas été beau, brume, pluie et vent; il ne fait beau que depuis mi août; juin et juillet ont été catastrophiques, même que jusque là rien n'avait bougé sur le bateau. Mais dans la première quinzaine d'août, la grosse éolienne est tombée, c'est le tube en alu qui a cassé, et il ne lui reste plus que 2 pales. Autrement rien n'a bougé. Le bateau qui était à côté, parti en mai pour faire le passage du Nord Ouest revient : ils n'ont pas pu passer, il devrait arriver dans quelques jours et passer l'hiver ici."

En effet, le passage du Nord-Ouest ne s'ouvrira pas cette année. Les gardes-côtes canadiens ont demandé aux navires, petits et grands, de faire demi-tour. La saison fût compliquée, avec naufrage et échouage... Où va-t-on ?

Quand à nos amis à bord de Babouch'ty, ils ont atteint le 9 septembre le petit village de Sachs Harbour sur l'ile de Banks, dans les Territoires du Nord-Ouest au Canada, après 83 jours entre glace et eau !


Mission banquise en Terre Adélie

  • Eric et Gerard retrouvailles devant L Astrolabe
  • Colonie de manchots Adelie et base DDU

Dans un premier temps, je dois vérifier l'état de la banquise dans les environs du navire. Quelle bonne surprise de voir alors arriver Gérard Guérin, en hélico depuis la base de Dumont d'Urville où il est arrivé en avion il y a quelques jours. Expert à la tronçonneuse, il vient assister l'amarrage du brise-glace. Et nous voilà tous les deux mandatés par l'IPEV pour contribuer à la bonne installation du gros bateau rouge contre la banquise : un joli clin d'oeil à notre long périple autour de l'Arctique, à bord de Vagabond, en 2002-2003. J'arpente la région pendant 8 jours, entre le bord de la banquise, où l'Astrolabe est amarré, et la base de Dumont d'Urville, distante de 50 km. La proximité avec les manchots et les phoques est incroyable. Ici, pas d'ours ni de renard. Pas de prédateur. La banquise est parfaite, solide, épaisse, bien enneigée, et plane (ni hummock ni sastrugi). Rien de tel que d'arriver en motoneige à DDU pour avoir une bonne idée de l'immensité. Je complète les mesures dans les environs de la base, jusqu'au rocher du débarquement, où Jules Dumont d'Urville a pris possession de la Terre Adélie, en 1840. Le 24 novembre, le ballet des convois de fioul et des hélicos est terminé, tout a été débarqué, L'Astrolabe reprend la mer. L'arrivée à Hobart le 1er décembre marque la fin de R0 (première rotation). Je retrouve ma famille à Ambato (en Equateur), juste à temps pour ressentir le tremblement de terre du dimanche 3 décembre à 6h19 du matin, de magnitude 6.2, dont l'épicentre se trouve à quelques centaines de kilomètres de la maison !

Pour en savoir plus:

Voir l'album photo du périple.

Récit de Serge Fuster, chef de district (mission TA67), à lire sur le blog officiel : Un transfert d'enfer.

Très bel accueil à Dumont d'Urville.

Des plis philatéliques, imaginés par Eric Sengler, le gérant postal de la base française (TA67).

Voir ici la position du navire en direct.

Mission en Equateur.


Première rotation du nouvel Astrolabe

  • Mesures epaisseur banquise devant L Astrolabe
  • Eric et manchot Adelie

Me voilà de retour sur la banquise, en Antarctique cette fois. Le bateau rouge est amarré en bordure de glace. Nous faisons d'abord une reco en hélico, avec le chef de mission. Puis je termine les préparatifs de la motoneige, du traineau, et du "glaciomètre" (EM31), utilisés pour mesurer l'épaisseur de la banquise. Ma mission est de valider l'itinéraire pour rejoindre la base de Dumont D'Urville, comme en 2014. 50km à parcourir sur la mer solidement gelée. Objectif : 4 à 500 mètres cubes de fioul à décharger, la moitié de ce qui est nécessaire pour le fonctionnement des programmes français en Antarctique. Le reste sera livré lors des prochaines rotation du navire, avant mars 2018 (début de l'hiver). Il y a urgence, les stocks des bases s'épuisent en cette fin d'hivernage, et les conditions de la saison estivale précédente n'ont permis d'assurer qu'un maigre ravitaillement.

Le 14 septembre 2017, le nouvel Astrolabe a été livré à la Marine Nationale. Le brise-glace rouge sera désormais basé à la Réunion pour assurer le ravitaillement des bases antarctiques françaises en été (Dumont D'Urville et Concordia), et patrouiller dans les eaux des terres australes en hiver (Kerguelen, Crozet, Saint-Paul et Amsterdam, Eparses). Il remplace ainsi l'ancien Astrolabe et l'Albatros (à bord duquel j'étais revenu de Kerguelen en janvier 1995).

3 novembre : lourdement chargé de fioul et de matériel, le patrouilleur polaire quitte Hobart, en Tasmanie, pour la Terre Adélie. Poids du navire en charge : plus de 4000 tonnes. A son bord, 21 marins et 43 passagers, embarqués pour la toute première rotation. Une première pour la Marine Nationale également, dont aucun bateau n'a pas été au sud du 60ème parallèle depuis 65 ans.

7 novembre : escale à l'île Macquarie pour débarquer une dizaine de scientifiques australiens. La mer a été forte, équipage et passagers ont été bien secoués, c'est l'occasion de souffler quelques heures à l'abri de l'île. Un gros mâle éléphant de mer s'approche, 3 orques nous accompagnent, et les albatros sont fidèles.

9 novembre : arrivée dans le pack, premier contact avec la glace pour le nouvel Astrolabe, conçu pour briser 80cm (classe IB5). 4 moteurs pour 9200CV au total.

13 novembre : L'Astrolabe atteint le bord de la banquise, à 60km de la base. Nous sommes accueillis par orques et manchots ! Le mauvais temps suspend les opérations.

14 novembre : l'un des hélicoptères est sorti, vol test, mini reconnaissance, photos aériennes, rien de plus en attendant une meilleure fenêtre météo... nous avons tous hâte de débarquer et de nous activer !

16 novembre : météo favorable ! Une douzaine de vols permettent aux hélicoptères d'apporter le courrier (54 sacs!) et quelques produits frais à la base (isolée depuis mars 2017), puis d'acheminer onze nouveaux hivernants et campagnards d'été, scientifiques et techniciens. Côté navire, début des opérations de ravitaillement de la rotation R0 de la saison 2017-2018. Les habitués des campagnes d'été de l'IPEV (Institut Polaire Français) apprennent peu à peu à travailler avec la Marine Nationale, sous les regards curieux des manchots. Et c'est parti pour la mission banquise !

A lire à propos de l'ancien Astrolabe : L'Astrolabe, le passeur de l'Antarctique, de Daphnée Buiron et Stéphane Dugast chez E/P/A.