Renfort

  • France labo Vagabond
  • Ski chiens
  • David en partance pour Akshayuk Pass

Le rythme s'installe, les tâches ressemblent de plus en plus à des routines, et Caroline arrive demain en renfort. Le bloom a commencé et il s'agit de ne pas louper l'évènement, c'est l'objet de l'étude confiée par Takuvik !

La séquence s'étale sur deux jours. Station banquise à 20 km au sud-est de Vagabond, là où sont installés le mât météo et le courantomètre : profil hydrographique + intensité lumineuse + fluorescence, jusqu'à 100 mètres, prélèvement d'eau (à 5 mètres) et de carottes de glace. Labo (cabine arrière de Vagabond) : traitement et filtrations diverses (10 protocoles différents !) le jour même pour l'eau, le lendemain pour la glace une fois fondue. Rebelote, jusqu'à la débâcle.

Sans vent, au soleil, il fait presque chaud maintenant, à la mi-journée (-15°C, contre -27°C le matin). Parfait pour un bon pique-nique en famille, hier dimanche. Ou pour un petit tour en ski-chiens samedi. En début de semaine dernière, David est venu planter sa tente à côté de Vagabond pour deux jours, avant de se lancer vers Pangnirtung à vélo ! Ce n'était pas un poisson d'avril. La veille, c'est Charlie qui est venu goûter nos palourdes, lui qui m'a expliqué ses techniques pour les ramasser en plongée sous la banquise. En passant près du site de plongée jeudi dernier, j'ai surpris une ourse et son tout petit ourson. Nous faisons également de très belles rencontres au village, ou avec ceux qui nous rendent visite à bord...


Démarrage et rodage des manips (suite)

  • Carotte du 26 mars
  • Labo Vagabond

Takuli et Piculi, deux huskies sympathiques, sont devenus les gardiens de notre campement. La banquise semble avoir basculée toute entière dans le printemps; le soleil tape, les jours rallongent, sept heures de soleil par jour actuellement. Un énorme iceberg tabulaire a d'ailleurs lui aussi basculé après s'être fracturé, laissant un chaos de glace remarquable entre le bateau et le village.

Coté manips, le rodage est soutenu. Pour une sortie de six heures sur la banquise (seul, à deux ou en famille), pour les carottages, relevés hydrographiques et prélèvements d'eau, il faut ensuite cinq heures non stop dans la cabine arrière pour faire la deuxième partie du travail : des filtrations d'eau, quelques produits toxiques à mélanger, des protocoles minutieux et variés... le tout dans notre labo de fortune où il ne fait pas bien chaud (7°C environ) ! Peu de temps pour la vie de famille, complément d'école, jeux avec les enfants ou petit plats mijotés, sans compter l'entretien courant du bateau... Et pourtant, cela n’inclut pas toutes les filtrations demandées, il faudrait plus de 24 heures pour faire le travail journalier demandé ! Ajustement des protocoles en cours.

Au village, certains commencent à partir quelques jours en famille, chasser ou pêcher. Dimanche dernier, le trou de plongée au sud de l'île Broughton était un bon point de ralliement pour ceux qui profitaient de la radieuse journée. Après une belle collecte de clams, Eric a reconduit toute la famille bien abritée dans le traineau, retour au bateau et au labo, pour quelques heures supplémentaires de filtrations...


Démarrage et rodage des manips

  • Reglage capteur de vent

9 heures sur la banquise, c'est la première journée de travail sur le terrain pour Takuvik, en famille, par un magnifique samedi ensoleillé. Le mat météo est en place, la tarière rechigne et toussote, mais un passage au garage du village et quelques ajustements plus tard, la banquise est percée et l'ADCP (courantomètre) enregistre ses données dans l'eau, tout comme les chaînes de thermistances au dessus et dans l'épaisseur de la banquise. Un tripode, étrange animal métallique, attend de soutenir la CTD. Le carottier quand à lui peine à offrir sa première carotte de glace, mais se sent mieux après quelques réglages... Ainsi va le rodage.

A quelques encablures certains plongent pour récolter des clams, d'autres sillonnent la banquise à la recherche de phoques. A chacun ses occupations dans le grand océan blanc !


Vivre la banquise

  • Un dimanche sur la banquise
  • Epaisseur banquise Qikiqtarjuaq 7mars2014
  • Reception 640kg de materiel scientifique

Vendredi, le glaciomètre arpente 100km de fjords au sud de Qikiqtarjuaq, jusqu'à l'entrée du fjord Pangnirtung Nord. Magnifique. Un privilège de circuler sur une belle banquise, bien enneigée, entourée de sommets et falaises superbes.

Au fond du fjord se trouve le départ du sentier Akshayuk Pass, qui traverse le parc national Auyuittuq jusqu'à Pangnirtung. Il attire les randonneurs et aventuriers de toutes sortes, été comme hiver. Parmi les premiers de la saison, malgré des températures encore basses, quatre coureurs qui nous rendent visite à bord de Vagabond avant de tenter de parcourir les 140km en moins de 48h. Bientôt, il y aura une tentative en vélo ! Habituellement en cette saison, ce sont des skieurs.

Samedi, avec Leelee, tentative de chasse au phoque, mais les trous de respirations trouvés n'avaient pas été utilisés très récemment... Bredouilles. Quoiqu'il en soit, ce fût une belle journée sur la banquise !

Dimanche, au sud de l'île Broughton, c'est depuis la cabane confortablement chauffée que se préparent Sammy, Philip, Yves et Eric, entourés de femmes et enfants, avant de plonger sous la banquise. Personne ne se lasse de ces moments partagés et tout le monde se régale de palourdes.

Les trente caisses de matériel scientifique envoyées par l'équipe de Takuvik sont enfin arrivées, hier... le même jour que l'éclosion des premiers poussins nés à Qikiqtarjuaq ! Des suisses résidents à Qikiqtarjuaq ont apportés des œufs et fabriqué une couveuse, au grand étonnement des Inuits qui n'avaient jamais encore vu de poussins !

Au travail donc, pour la science !

Plus en images.


Fête au village

  • Commemoration secours exceptionnel

Nous revenons d'une petite fête au village pour un événement pas banal : c'est la date anniversaire d'un secours exceptionnel qui a eu lieu l'an dernier. Un homme s'était perdu dans une traversée en skidoo et après 7 jours de recherches, il a été retrouvé vivant, alors qu'il n'avait pas de vivres et qu'il faisait dans les -30°C... Le discours de son père, bien qu'en inuktitut, était émouvant.

...nous, on survit bien sur Vagabond, tout le monde a le sourire, même si les onglées sont parfois inévitables pour les petites mains dehors !


Un autre monde

  • Degager le sable pour trouver des clams
  • Charlie remonte avec sac de clams

A peine un mètre de banquise nous sépare d'un autre monde. L'eau est claire en hiver, la lumière du soleil passe au travers de la neige et de la glace, et la riche vie sous-marine contraste avec l'apparent désert blanc en surface. Plonger dans une eau à -2°C, lorsqu'il fait -30°C dehors, représente quelques contraintes, mais le spectacle est inoubliable. C'est surtout une chance de pouvoir suivre Charlie, un des rares plongeurs du Nunavut, qui collecte des palourdes pour gagner sa vie, et de profiter de son abri chauffé au-dessus du trou !

Plus de nouvelles en images; voir aussi le blog et l'album de Léonie.