Dérive

L'une des balises argos est à 19 km au sud est de Vagabond, l'autre à 32 km au sud. Mais la banquise n'est pas suffisamment épaisse pour s'y aventurer à nouveau, et une nouvelle perturbation est en cours... Auparavant, Léonie (1 mois) a fait son premier tour en traîneau à chiens sur la banquise !


Argos

Une grande partie de la banquise a été emportée par le dernier coup de vent. Avec elle, les précieux instruments installés la veille ! Toute l'équipe est médusée par ce brusque changement de décor : depuis le bout de la moraine, nous avons pu apercevoir hier la grosse bouée rouge en tête du mouillage principal, posée sur une grande plaque de banquise à la dérive, non loin de 2 ours progressant paisiblement sur la plaque de banquise voisine. Aujourd'hui, la mer est bleue, la banquise est visible à l'horizon, et les satellites nous indiquent que les instruments se sont séparés et ont déjà parcouru plus de 10 kilomètres vers le sud ou vers l'est... Le froid est de retour, la mer gèle rapidement à nouveau, mais pourrons-nous récupérer les instruments ?


Cohabitation

Les rois mages sont bien arrivés, avec un sacré chargement inattendu, quelles surprises ! Merci à tous les tontons polaires de Léonie ! La mission scientifique se déroule au mieux, et compose habilement avec le tournage en cours et notre apprentissage du rôle de parent... un début de vie très rempli pour Léonie, qui s'accommode plutôt bien à la vie à bord de Vagabond.


Icedyn

La deuxième équipe scientifique (Hervé, Tonio et Antoine) est à bord depuis 3 jours. Objectif du projet Icedyn : quantifier les échanges de chaleur entre l'océan et l'atmosphère, à travers la banquise. Pour cela, l'Ice-T est de retour, instrument expérimental testé l'an passé avec succès près de Vagabond. Entre 2 dépressions, il a été possible de mettre en place une partie des instruments hier, sur la banquise du Storfjord. Ce matin, un ours inspectait le courantomètre resté au camp pour révision, et depuis, il fonctionne parfaitement ! En attendant une meilleure météo, et surtout des températures plus basses (+5°C la nuit dernière !) pour continuer les opérations sur la banquise en sécurité, l'équipe de tournage s'intéresse plus à la vie à bord. Les scientifiques ne sont pas venus seuls en effet, Sandra a été choisie pour découvrir la mission et son environnement, tandis que Nicolas et Alexandre réalisent un film dans le cadre des expéditions d'Arte (voir www.gedeonprogramm es.com, rubrique expéditions).


En famille

Ca soufflait encore fort ce matin, et la température était descendue à -20°C (équivalent à -50°C lors des rafales de vent). Malgré un ciel dégagé hier, les 3 scientifiques ont du faire demi-tour à mi-parcours, car la neige soufflée et les congères rendaient la progression trop périlleuse. Les 4 skieurs en difficulté dans la tempête, non loin de Vagabond, ont finalement pu être récupérés par l'hélico. De mon côté, malgré mon isolement qui se prolongeait du au mauvais temps, les jours passaient tranquillement, à prendre soin des chiens et du bateau... jusqu'à ce que l'hélico se pose vers 16h aujourd'hui, avec ma petite famille ! Un grand merci au gouverneur du Svalbard pour la logistique aérienne. Léonie fêtera demain à bord ses 3 semaines, avec ses 2 parents heureux. Un petit coup de fil pour rassurer sa grand-mère, qui fête son anniversaire au chaud à Barcelone, chez tonton Piem-le-webmaster ! Quant aux 3 scientifiques, après un périple très difficile, ils sont arrivés ce so ir.


50 noeuds

France et Léonie sont toujours à Longyearbyen, coincées par la tempête, comme l'équipe de l'Institut Polaire Norvégien qui devait me rejoindre aujourd'hui. Seul à bord, cerné par les bourrasques de neige et les hurlements du vent, j'apprécie la chaleur du poêle pour toutes sortes d'occupations intérieures. Dans quel état sera la banquise après cette furie passagère ? Pourrons-nous travailler comme prévu ?


70cm

Longue journée de mesures sur la banquise hier, avec le glaciomètre électromagnétique pour l'épaisseur (70cm en moyenne), et avec la bathysonde (CTD) pour la salinité et la température de l'eau. Malheureusement, la dernière tempête a fracturé la glace du Storfjord, et j'ai du me cantonner dans la baie d'Inglefield. Grand beau temps ce matin, le mercure est redescendu de -5 à -20°C, ce qui devrait permettre au pack de se consolider.

Vagabond, quand à lui, est fin prêt pour accueillir France et Léonie (aujourd'hui peut-être), et les équipes qui vont s'enchaîner jusqu'au début du mois de mai !


Seul à bord

Retour à Inglefieldbukta en motoneige, samedi dernier, avec 3 équipiers pour m'accompagner. Joli parcours malgré une visibilité réduite par moment. Peu avant d'arriver à Vagabond, nous avons aperçu un ours au loin, sur une banquise un peu fine qui nous encouragea à rejoindre la côte rapidement ! Petite soirée chaleureuse avec toute l'équipe, puis le lendemain matin, Sanja et Mathieu sont repartis à ski vers Longyearbyen, tandis qu'Eike et ses 2 accompagnateurs enfourchaient leurs motoneiges. J'ai maintenant hâte que notre petite famille soit rassemblée à bord, peut-être avant d'accueillir les premiers scientifiques !


Femmes et soleil

France, Léonie (née à Tromso le 27 février dernier) et moi sommes à Longyearbyen depuis dimanche soir. Je m'apprête à rejoindre Vagabond en motoneige, France et Léonie feront le trajet par les airs dès que possible. C'est aujourd'hui la fête des femmes et la fête du retour du soleil à Longyearbyen, 2 fêtes très à propos pour nous !

Quelques nouvelles du bateau ci-dessous, par Sanja et Eike.

Some news from the boat: "Today we went to the new ice that built up after the sea ice outside the bay cracked two times during the last week during strong winds. We were very curious to see how the ice differed on the surface because we could see the different colours of the ice from the moraine during the last days. To this occasion we finally took out our fresh longjohns and enjoyed the rare feeling of fresh and clean clothes on the skin. Amazing how special that feeling gets living in a place where it is not easy to wash clothes. After a first little fight between the dogs (no serious injuries) since Eike came we hope they understood that this is not allowed. It is incredible that we never saw Imiaq as satisfied with himself and the world as today after the fight before - even with a little hole in his foot and a lot of being told of by us. To compensate for that we had ginger bread as desert yesterday made in a pan and now a new load is in the oven. The doe survived sin ce Christmas, flew here with a helicopter and now is the right time for eating it we decided. Yesterday, after a deliberate cleaning morning, we went downhill skiing close to the glacier front and found out that the dogs just can't manage with us without sled! Sanja found the very fitting comparison with a group of lost chickens. We spent a lot of time trying to convince them not to sit or walk on our skis but to find their own way or at least leave us room to move. We got some funny moment with one of us lying in the snow, dog over, under and between the legs and the poles, ropes, rifles and skis in between. Sanja and Eike."_