Cabotage estival

Nous choisissons nos escales selon la météo, et au fil de nos envies de découvertes. Il s'agit pour chacun de profiter au mieux de cette courte période de navigation. Vagabond reste en effet prisonnier de la banquise d'octobre à juillet, et l'été ne dure pas longtemps : il neigeait déjà, hier, au nord de l'île... Le vent dépassait les 80 km/h, Vagabond tirait fort sur son mouillage ! Mais aujourd'hui, par un grand beau temps, l'équipe a pu observer de près une quinzaine de morses, et rencontrer les gardes-côtes, qui sont venu retirer un filet de pêche gisant sur une plage. Dangereux pour la faune locale.


Morse et éclipse

Vagabond est en escale à Longyearbyen. Aujourd'hui, la petite capitale disparaît dans la brume. Par chance, le ciel était dégagé hier et nous avons pu observer l'éclipse de soleil (93% à Longyearbyen). Nous étions momentanément plongés dans une lumière tamisée, étrange sensation en cette période de jour permanent ! Coïncidence ou non, un morse s'était installé sur la plage, au pied du vieux quai. Pendant 2 jours, il a reçu de nombreuses visites qui ont probablement eu raison de sa longue sieste. La population de morses est en augmentation au Spitsberg, ils sont habituellement rassemblés en petites colonies.


Echoué devant le glacier Sefström !

Après 2 jours d'escale à Longyearbyen, Vagabond a repris la mer pour caboter dans les environs. Tandis que 3 de nos chiens veillent sur un camp de kayakistes de l'autre côté du fjord, Zagrey profite de l'été avec nous : 5 enfants et 5 adultes à bord ! Peu après 14h aujourd'hui, notre navire s'est échoué sur un haut fond, non marqué sur les cartes, et invisible tant l'eau est chargée de terre rouge. En attendant que la marée remonte, l'équipe se promène à terre, ou en kayak, ou bien savoure tout simplement la vue imprenable sur le glacier Sefström. Il flotte à bord un air de vacances...


Retour à la civilisation

Au fil d'une navigation paisible le long de la côte ouest du Spitsberg, 2 escales à Hornsund et Fridtjovhamna nous ont permis de retrouver Algol. Le beau voilier de notre ami Jean-Baptiste n'était pas revenu dans l'archipel depuis 1984 ! A son bord, transporté pour nous depuis la France, 2 gros rouleaux d'amarres et une partie du ravitaillement pour l'hiver prochain ! Nous sommes à présent à Longyearbyen, 2000 habitants, capitale du Svalbard. Température +10°C, pas un souffle, ciel bleu immaculé. C'est toujours étrange d'y revenir avec Vagabond, après plus de 9 mois d'isolement immobile. La relative effervescence nous étonne à nouveau cette année.


Escale à Isbukta

Hier à 2h du matin, l'ancre était enfin remontée, les 4 chiens embarqués, et Vagabond faisait route vers le sud. Nous laissons derrière nous 6 cairns, indiquant les ancrages à terre, 4 niches, lestées de pierres, et une cabane remplie d'équipement. Contre cette dernière, un mât météo qui poursuit seul ses enregistrements. Tout cela nous sera bien utile lorsque nous reviendrons en octobre prochain, pour le 5ème hivernage. Poussée par un bon vent du nord, notre équipage jetait l'ancre hier après-midi à Isbukta, en attendant des conditions plus calmes pour contourner le cap sud du Spitsberg.


Dernier jour avant de quitter le site d'hivernage

Vagabond est libre depuis le 13 juillet (on peut noter, au fil des hivernages, une certaine constance dans les dates de libération de la banquise : 13 juillet 2005, 15 juillet 2006, 7 juillet 2007 et 13 juillet 2008). Et depuis hier soir, les moteurs tournent à nouveau. Nous allons pouvoir hisser les voiles plus sereinement, nos précieux alliés sont opérationnels. En cas de glaces dérivantes ou en l'absence de vent, nous resterons maîtres du navire ! Il s'agit maintenant de finir de transformer notre refuge en voilier, sous le regard des ours de passage. Pas une journée sans avoir de la visite. Ce matin, nous étions tous affairés sur le pont lorsque l'un d'eux passait sur la plage, à moins de 20 m de nous. Etonné de la rencontre, il s'est assis pour mieux nous observer, sans toutefois sortir son appareil photo...


Voilier polaire en panne

La voie est presque libre ! Mais pour le moment, Vagabond est incapable de se frayer un chemin à travers les derniers fragments de banquise. Ses moteurs ne démarrent pas, ils n'ont visiblement pas apprécié le bain d'eau de mer prolongé, lorsque nous avions découvert des trous dans la coque en avril dernier. Nous tentons encore de réparer avec les moyens du bord, avant de peut-être prendre la mer à la voile seulement. Décision délicate : les vents sont capricieux dans l'Arctique, et au sortir du quatrième hivernage, gréement, cordages, voiles et accastillage doivent être utilisés avec précaution.


Tempête en cours

Rafales à près de 100 km/h. Des restes de banquise filent sous nos yeux, mais quelques hectares de glace immobilisent encore Vagabond. Et le protègent de la houle. Alors que les éléments se déchaînent depuis la nuit dernière, nous sommes satisfaits d'avoir profité d'une météo magnifique pour terminer les travaux scientifiques : mesures d'épaisseurs de banquise, démontage des radiomètres, sondage météo avec le ballon d'hélium (dégonflé en urgence juste avant la tempête). Le terrain de chasse s'est réduit : 4 ours étaient visibles ce matin, dont une femelle et ses 2 oursons, non loin du bateau.