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Rencontres en baie de Disko

  • Vagabond et Atka a Ilulissat
  • Escale Ata
  • Conference a bord du Soleal
  • Leonie grimpe au soleil

Depuis trois semaines, la nature est prodigue en découvertes de petites baies et fjords sauvages, en baleines, en glaciers et icebergs détonants. Elle est aussi généreuse pour régaler notre équipage en abondance de camarines (en poignées fraiches ou en délicieux coulis), d'airelles des marais, de champignons (poêlées de bolets succulents), de moules, d'oursins et de morues ! Elle offre à Aurore et à Léonie des parois rocheuses alléchantes pour accueillir leurs premières longueurs d'escalade encordée. "J'adore l'escalade, la désescalade et la moulinette!".

A bord du Soléal, paquebot flambant neuf de la compagnie du Ponant, nous retrouvons Stéphane Niveau, le chef d'expédition (également directeur du centre Paul-Emile Victor à Prémanon) et le commandant Patrick Marchesseau (également capitaine de Planet Solar, tour du monde à l'énergie solaire), qui nous proposent de faire une conférence pour leurs 200 passagers. Nos amis Babeth et Laurent, et leurs deux filles Ondine et Lison, en vacances à bord de Vagabond, se joignent à nous pour profiter de la piscine du bateau de croisière, d'un bon repas et d'une rencontre chaleureuse avec nos hôtes ! Tout cela au mouillage devant le glacier Eqip, où se trouve le camp de base des expéditions polaires françaises (1948 à 1953).

Au port d'Ilulisaat, nous partageons une soirée avec l'équipage d'Atka (ex Périple), et avec Gildas Flahault qui nous fait vibrer depuis longtemps avec ses pinceaux. Le voilier en aluminium a été racheté par Ben (François Bernard, guide polaire), qui nous a rendu visite l'hiver dernier.

Nanuq vient alors s'amarrer bord à bord avec Vagabond. Le projet de son capitaine, Peter Gallinelli, est d'hiverner sans énergie fossile (Passive Igloo). Professeur à HEPIA (école d'ingénieurs à Genève), il avait organisé une rencontre "Energie et Grand Nord" avec Eric. Retrouvailles et rencontre chaleureuse avec son équipage familial, en route vers le nord du Groenland.

Le hasard nous permet aussi de revoir, à Ilulisaat :

Enfin arrive sur Vagabond l'équipe de l'Ame Bleue, apnéistes et cinéastes. Immédiatement à l'eau, sans ménager leurs calories, ils savourent les abords des icebergs, le contact avec des glaces variées et la proximité des baleines. Le 23 août, devant le village d'Ilimanaq, Léonie fait son baptême de plongée en apnée, découvrant avec ravissement étoiles de mer et oursins devant son masque : "C'est extraordinaire, le fond de la mer !".

France, Léonie et Aurore décollent d'Aasiaat (Groenland) le lendemain, afin d'être à l'heure pour la rentrée scolaire française.


De Sisimiut à Ilulissat

  • Pierre1er LadyDana et Vagabond a Ilulissat
  • Retrouvailles inattendues
  • Baleine a bosse
  • Debarquement sur iceberg

Sisimiut est le port le plus septentrional du Groenland qui ne gèle pas en hiver. Quel contraste avec Qikiqtarjuaq, de l'autre côté du détroit, à la même latitude!

France: "Une fois retrouvés nos amis à Sisimiut, Céline, son fils Guillaume, sa maman Eliane et sa cousine Anne, nous avons couru ensemble à l'étape attendue par les filles depuis un an, la piscine: elle est à l'extérieure, avec sable au fond et moustiques à volonté, joyeux moment!"

Cap au nord. A force de chercher les passages les plus étroits entre les îles, Vagabond touche le fond par deux fois! Ca passe. Au mouillage au fond d'un petit fjord, l'équipage se régale de moules fraîches. La brume persiste, le paysage reste invisible.

Alors quelle surprise de voir surgir Le Manguier juste devant nous! Les bateaux manœuvrent, et tandis que Céline (capitaine de remorqueur) maintient Vagabond à proximité du remorqueur, nous échangeons quelques nouvelles, enthousiastes. De l'eau à coulé sous nos coques depuis notre passage du Nord-Est, il y a 6 ans! France attendait Aurore, Léonie avait deux ans... Rencontre aussi brève que sympathique et inattendue.

France: "Belles navigations entre les îles, des baleines nonchalantes approchées jusqu'à l'étrave nous ont ravis et au sud de la baie de Disko, le calme village d'Ilimanaq au soleil de minuit aussi. Enfin, nous avons profité de l'impressionnant "barrage" d'icebergs, devant le fjord d'Ilulissat, pour musarder dans les glaces, et user de la vigie dans le nid de pie! Vive le Groenland!"

C'est la neuvième saison d'été de Vagabond autour de la grande île, mais c'est la première fois que nous faisons escale dans la ville la plus touristique du pays. En entrant dans le port d'Ilulissat, nouvelle surprise, Vagabond se retrouve à couple de Pierre 1er et Lady Dana 44, deux voiliers russe et polonais: des collègues! Pierre 1er a bouclé le tour de l'Arctique en 2010, en une seule saison, la même année que le trimaran Northern Passage. Les retrouvailles se déroulent à la russe, sans trop déraper heureusement car ils doivent reprendre la mer vers minuit.


Traversée du détroit de Davis

  • Emplacement camp de glace GreenEdge 23 juillet 2015
  • Leonie carnet de voyage

Jeudi 23 juillet, au sud de l'île Broughton. Beau temps, belle mer, pas un glaçon aux alentours, Vagabond passe par l'emplacement du camp de glace de GreenEdge et file vers le large. Il y a huit jours, nous étions ici-même en motoneige!

Nous sommes attendus au Groenland, les prévisions météo sont excellentes, mais les glaces dérivantes encore nombreuses sur la route. Peu avant minuit, nous choisissons de caler Vagabond contre un grand morceau de banquise, le temps de dormir quelques heures, tout en dérivant vers le sud avec le pack. Le lendemain soir, c'est la brume qui nous contraint d'arrêter les moteurs, impossible de trouver la sortie de ce labyrinthe géant.

L'étau se resserre sous l'effet du vent et du courant. Nous dérivons globalement vers le sud, à près d'un nœud. Chaque jour, les cartes des glaces et les prévisions météo sont consultées. Deux ou trois fois, le pack se détend, Vagabond tente de forcer le passage, en vain. Alors nous en profitons pour poursuivre certains travaux à bord et faire avancer quelques dossiers. Finalement, cette dérive en famille nous parait privilégiée, reposante, après une longue saison passionnante mais fatigante. Un ours passe, sans trop s'approcher. Beaucoup d'oiseaux et de phoques.

Lundi, le pack se détend un peu. Avec France dans le nid de pie, Vagabond pousse, casse, se faufile jusqu'à une zone plus ouverte. Lorsque nous quittons les dernières bandes de glaces dérivantes, il ne reste plus que 60 milles à parcourir jusqu'à Sisimiut. La mer est belle, le vent juste suffisant pour gonfler le génois, la brume épaisse. C'est au GPS et au radar que Vagabond arrive au Groenland et, à 3h du matin, trouve l'entrée du port!

Nous découvrons peu après que proche de nous, tandis que Vagabond dérivait, un pilote russe survivait d'un accident d'hélicoptère. Lire les articles de Nunatsiaq et CBC.


Débâcle et départ en mer

  • 258 Chiens a la derive
  • 256 Montage kayak
  • 250 Passage de flaque
  • 264 Banquet de caribou

Contre toute attente, la débâcle fût rapide.

11 juillet : France et les filles étalent des algues sur la banquise pour accélérer la fonte entre Vagabond et le bord le plus proche de la plaque qui nous emprisonne. Partage d'un ragout de phoque avec nos voisins campeurs à Aningaatalik.

12 juillet : Robbie récupère les onze crânes d'ours qu'il a suspendu sous Vagabond depuis novembre dernier pour nettoyage.

13 juillet : dernière balade à ski en famille sur la banquise.

14 juillet : fin de la mission GreenEdge.

15 juillet : il est temps de préparer Vagabond pour la navigation. Il pleut !

17 juillet : tentative de récupération de l'ancre en plongée, abandon car visibilité trop faible. Le mouillage est entièrement largué, avec une bouée pour le retrouver...

18 juillet : grand voile réparée et hissée; Vagabond commence à dériver avec la banquise.

19 juillet : test des moteurs, peinture de l'étrave et montage du kayak, tout en dérivant.

20 juillet : tandis que Léonie et moi sommes au village, France m'annonce par radio que la banquise autour du bateau s'est disloquée et que Vagabond navigue librement ! Léonie et moi sautons dans l'annexe, il s'agit de récupérer les chiens, leur niche, et les kayaks, tous restés sur la banquise... Peu après, tout est à bord, et nous retrouvons même notre ancre grâce à la bouée et au GPS.

21 juillet : nos chiens sont confiés à Steevie pour l'été. Fête au village (caribou et algues) pour la fin du nettoyage des rues de Qikiqtarjuaq. Beaucoup de moustiques !

22 juillet : Vagabond à quai dans le petit port de Qikiqtarjuaq.

23 juillet : pleins d'eau, de gasoil, d'essence, d'air (bouteilles de plongée) et de vivres. Départ pour le Groenland.


Fin de la mission GreenEdge 2015

  • 252 Decoupe phoque et CTD
  • 234 Derniere equipe GreenEdge 2015
  • 139 Retour cabane vers la terre ferme
  • 205 Chargement plancher sur traineau

Début juillet : nous voilà enfin en plein bloom ! Les prolongations s'organisent, il faut tout faire pour recueillir des données et échantillons de l'évènement convoité par toute l'équipe de GreenEdge, tant que la banquise le permet.

6 juillet : dernières carottes de glace, dernier profil optique, démontage du mât météo et retour de la cabane vers la terre ferme.

7 juillet : dernier trajet en skidoo entre Vagabond et le village, premier trajet en annexe !

8 juillet : démontage du plancher de la tente, entreposage à terre (Old Broughton).

9 juillet : récupération de la bouée Oceanetic, en annexe, non loin de Vagabond.

10 juillet : dernière station en équipe ! Récupération de l'ADCP. Escale sur la toundra, sur le chemin du retour, feu de bruyère, fumage de poisson et dégustation.

12 juillet : météo superbe, nous sommes deux, Jay et moi, pour nous rendre sur le site et effectuer un profil CTD et des prélèvements d'eau avec une bouteille Niskin de 8 litres. France assure les filtrations au labo.

13 juillet : Thomas et Simon s'envolent vers le sud, Joannie reste seule avec nous (Vagabond) pour la dernière ligne droite.

14 juillet. Avant de partir vers le large, sur la glace mince, nous attachons un bidon vide à l'arrière de chaque skidoo, pour plus de flottabilité, au cas où. La zone de banquise la plus fragile est hors de portée du relai radio VHF : le téléphone par satellite est rangé dans le traîneau. Celui-ci a peu de chance de passer à travers la banquise et peut même retenir une motoneige et éviter le naufrage ! Conduite sportive, il faut par endroit accélérer franchement pour franchir un trou ou un crack (fracture). Je conserve mes distances derrière Jaypootie, qui me fait parfois signe de passer plus à droite, ou à gauche. Une fois au sud de l'île Broughton, la banquise est bien meilleure, encore praticable pour au moins huit jours.

Grand beau temps sur le site de l'ex camp de glace, Jay découpe un phoque chassé en chemin, pendant que je descends la CTD à 360m. J'en déguste quelques morceaux encore tiède tout en remontant la bathysonde avec le treuil manuel. A l'examen du profil hydrographique, nous constatons que le fort pic de fluorescence est en légère baisse par rapport à la station précédente (12 juillet). Nous avons donc été présents pour le maximum du bloom !

Une fois les prélèvements d'eau achevés, deux autres phoques attrapés (Jay me laisse du temps pour m'exercer avec son fusil à lunette), il est temps de rentrer, la fonte progresse a vue d'oeil. Soulagés, nous retrouvons notre point de départ (old Dew Line beach), il ne nous reste plus qu'à traverser les 20 mètres d'eau libre qui séparent la banquise de la berge. Plein gaz. "The fun part !".

Tandis que nous finissons de ranger les motoneiges et traineaux pour l'été, France assure les dernières filtrations au labo et Joannie prépare photos et petits films. Une cinquantaine de personnes viennent ensuite assister à la projection, dans la salle polyvalente de la commune. Fin de la mission GreenEdge 2015 !


A la recherche de coralline

  • 147 Jochen tend filet a Eric pour recolte coralline
  • 154 Observer le fond sous la banquise
  • 170 Plongee sous glace mince
  • 187 Coralline agee d environ 100 ans
  • 185 Recolte coralline
  • 178 Plongee du 7 juillet 2015

Recherche de coralline (Clathromorphum compactum) avec Branwen Williams et Jochen Halfar. Cinq jours intenses de prospection et de plongée, émotions fortes en circulant sur une banquise en fin de vie, et quelques beaux échantillons à la clé. "Dommage que nous ne nous sommes pas rencontrés il y a dix ans !" me dira Jochen, satisfait de cette première mission ensemble, qui présage des projets futurs plus ambitieux encore.


Canada Day

  • 127 Concours decoration velo Fete du Canada

1er juillet, des festivités sont organisées dans le village pour la fête du Canada : parade, concours de vélos décorés, hot-dogs offerts par la gendarmerie, course en habits de pompiers, dégustation de phoque, lancer de bonbons, concours de pêche au chabot...