Ile de Vancouver

  • Shellfish Tour Vancouver Island

La semaine dernière, j'ai été invité par la municipalité de Qikiqtarjuaq à participer à un voyage de 8 jours sur l'île de Vancouver, en Colombie Britannique, avec deux de mes compagnons plongeurs. La production de clams y est très développée, ainsi que la plongée professionnelle et la recherche scientifique. Beaucoup de rencontres et de visites passionnantes, qui devraient contribuer à une saine exploitation commerciale de cette ressource naturelle très convoitée. Le gouvernement du Nunavut a voté un gros budget en janvier 2015 pour développer l'exploitation des ressources marines. L'intérêt des scientifiques pour les clams est également important car leurs coquilles témoignent des caractéristiques de l'océan tout au long de leur lente croissance. Des études sont en cours actuellement pour évaluer les stocks, pour décrire précisément l'espèce et son habitat, et pour mettre en place d’éventuels quotas.

Les premiers consommateurs de clams sont les morses, que l'on aperçoit l'été, à quelques dizaines de kilomètres du village, lorsque la banquise débâcle. Qikiqtarjuaq a vu ses premiers plongeurs en 1997, et pourrait bien devenir un village pilote pour les autres communautés du Nunavut. Aujourd'hui, seuls quatre plongeurs collectent des clams, de façon très artisanale, pour les vendre directement aux consommateurs locaux, 1 à 2$ par clam. Seul et unique métier pour l'un d'eux, activité complémentaire pour les autres. Les préoccupations concernant la sécurité alimentaire, la sécurité des plongeurs, et les coûts associés à la plongée ont empêché l'exploitation commerciale depuis le début des années 2000.


Dix jours sans Eric

  • Degraissage peau de phoque a l'ecole

Le bateau est aux filles pendant dix jours ! Au menu météo, white out, neige, blizzard... mais une semaine passionnante à l'école : un cours de fabrication de kamiks est donnés par les ainées, elles transmettent leur savoir. Pendant 3 semaines la professeur d'inuktitut de Léonie donne un cours vivant. Chaque classe vient assister (pour les plus petits) ou pratiquer (pour les plus grands) à toutes les étapes de fabrication. Dégraissage des peaux de phoques, nettoyage, séchage bien tendues sur cadres, tannage manuel. Idem pour la fameuse semelle en phoque barbu dont la peau, noire lorsqu'on en rase le poil, est si épaisse et si étanche. Chaque étape est aussi précise que délicate, il faut caresser dans le sens du poil ! Puis vient la couture, précédée de l'assouplissement qui donne des crampes aux mains ! J'ai la chance de participer à cet atelier, occasion de changer les semelles de mes kamiks, de donner un coup de main et de pratiquer ces techniques traditionnelles? Je remarque aussi les nuances qui existent selon les villages. Aurore est ravie de m'accompagner, je la découvre tout à fait à l'aise dans son environnement. Léonie est fière lors de ses cours d'inuktitut d'observer sa maman à l'ouvrage !


Ca chauffe !

  • Fin de plongee pour Sammy
  • Moins 41C

-41°C. Pas chaud aujourd'hui. Pas le bon jour pour des problèmes de chauffage. Pourtant, la révision complète de la chaudière était nécessaire car son fonctionnement devenait chaotique. Heureusement, une fois remise en place, quelques heures plus tard, elle démarre au quart de tour. Mais entre temps le poêle a calé et la température est rapidement devenue négative dans le bateau ! L'air froid descend si fort par la cheminée, qu'il nous faut plusieurs heures, et beaucoup de fumée, pour trouver un moyen de rallumer le foyer vital. Soulagement.
Mercredi soir, j'étais invité à présenter Green Edge au conseil municipal de Qikiqtarjuaq, au nom du laboratoire Takuvik, pour qui nous travaillons depuis 2013, et qui est à l'initiative de ce programme scientifique pour 2015 et 2016. J'avais quinze minutes chrono, l'ambiance était très solennelle, et il n'y a guère eu de débat : la municipalité a approuvé le projet ! Un camp de glace sera installé pendant quatre mois au sud de l'île Broughton pour permettre à près de cinquante scientifiques de contribuer à une importante étude du bloom printanier du phytoplancton. Tout doit être prêt pour mi-mars, de quoi bien nous occuper !

Sollicité par les chercheurs pour divers prélèvements sous-marins, c'est aussi l'occasion de retrouver nos amis plongeurs sous la banquise, de ramasser des clams pour nous et quelques amis (outre les échantillonnages scientifiques), et de partager ces moments en famille au bord du trou et dans la cabane de plongée. De plus, après réparation, ma combinaison est à nouveau bien étanche, très appréciable !

Alex Hibbert, pour qui nous avions déposé un gros ravitaillement au nord du Groenland (septembre 2013), est arrivé à Qikiqtarjuaq avec deux compatriotes et un projet très ambitieux. Trop, visiblement, comme le projet précédent : le dépôt avait finalement été offert à un chasseur de caribous. Cette fois, ils veulent parcourir le passage du Nord-Ouest (3200km), sans assistance, sans ravitaillement. Pourquoi ? "Parce que c'est plus dur !" me répond Alex, le soir de nos retrouvailles. Une semaine plus tard, les essais divers ont tout remis en question, il s'agit maintenant d'organiser des ravitaillements, de mettre des harnais aux chiens et de tenter de rejoindre Pond Inlet (800km). Une belle balade, quoiqu'il en soit. Bonne chance !


Fin des vacances

  • Piem et Francois 2 janvier

Les jeux de Noël se sont achevés le 4 janvier. Trois jours plus tard, Aurore et Léonie ont repris le chemin de l'école... pas facile de se lever à 7h du matin, quand on a pris l'habitude de se coucher vers 5h du matin, au retour des jeux !

François et Piem partent aujourd'hui pour Grenoble et Barcelone. Nous avons eu bien du bon temps tous ensemble. Nous avons gravi la montagne au-dessus de Qikiqtarjuaq, participé à une compétition de pêche au lac Bubble, exploré une banquise très accidentée, admiré beaucoup d'aurores boréales, sauté par dessus un feu sur la banquise le 31 décembre. Nous nous sommes sentis Charlie.