Avant la haute saison des manips scientifiques

  • Intrigues par le bruit des bulles de Bubble Lake
  • Belle brise pour kiter

Belle sortie kite pour France et moi, hier (vendredi 13 !), dans les environs de Vagabond. Ca n'est pas tous les jours que le vent s'installe à 20 noeuds ! Le plus souvent, il fait beau, et calme, alors pas question de louper pareille occasion.

Les skis et peaux de phoque nous ont offert quelques jolies randos, joyeuses descentes, et un premier sommet pour Léonie.

Lors d'un pique-nique au lac voisin, Bubble Lake, médusés par le bruit des bulles (probablement du méthane, autres lacs à bulles), nous avons collecté de l'eau douce, claire et pure. Les bulles limitent la croissance de la glace, et il est assez facile d'accéder à l'eau. Les villageois viennent souvent y puiser de l'eau potable. Un ours est aussi passé par là juste avant nous !

Deux soirs par semaine pendant le mois de mars, Lisa dispense des cours d'Inuktitut pour débutants !

Le 8 mars, journée des femmes, Becky Kilabuk et Emily Karpik, venues pour apprendre le chant de gorge aux élèves de l'école de Qikiqtarjuaq, nous ont donné quelques explications et une belle séance de répétition.

Un petit igloo est né à côté de Vagabond, bien installé sous les aurores boréales qui sont assez fréquentes ces temps-ci.


Autour de Baffin

  • Depart de Qik pour Sarah et Erik

Sarah McNair-Landry et Erik Boomer sont venus nous rendre visite à bord : soirée passionnante ! Nous étions ravis de rencontrer Sarah, et de revoir Erik (qui achevait un tour de l'île Ellesmere en kayak lorsque nous arrivions à Grise Fiord fin août 2011). Aujourd'hui lancés dans un grand périple de 4000km en 4 mois autour de l'île Baffin, avec leurs 13 chiens, ils ont fait escale à Qikiqtarjuaq avant de poursuivre vers le nord. Ils devraient peu à peu rejoindre Jamie et Benno (carte), les coéquipiers d'Alex qui poursuivent seuls depuis son accident (blog).

C'est un réel plaisir de voir passer ces expéditions !


Plongée du dimanche

  • Yves remonte
  • Yves et Eric collectent clams
  • Derniers reglages pour Eric

C'est dimanche, il fait beau (-35°C), sortie en famille sur la banquise, tout le monde se réjouit ! J'embarque dans le traîneau le matériel de sécurité habituel, le fusil, du carburant... et mon matériel de plongée. France s'installe sur la motoneige avec moi, nos filles Aurore (5 ans) et Léonie (8 ans) préfèrent se caler entre les peaux de boeuf musqué et de mouton dans le traîneau, bien emmitouflées dans leurs habits inuits. Il nous faut une demi-heure, sur une banquise bien enneigée mais peu accidentée, pour aller de Vagabond jusqu'au site de plongée.

Sammy est déjà sous l'eau pour une première plongée. Sa femme Ena est au bord du trou, elle tient la corde de sécurité qui relie Sammy à la surface. S'il tire trois fois, elle l'aidera à remonter au plus vite. A côté du trou, Sammy et Philip, deux des quatre plongeurs du village, ont installé une cabane avec un poêle, qu'ils déplacent à chaque changement de site (le trou est fait avec une tronçonneuse). J'y entre avec mon matériel pour qu'il dégèle, et c'est l'heure du pique-nique. Sammy sort de l'eau avec un filet rempli de clams (mya truncata et serripes groenlandicus). Tandis qu'il vient se réchauffer et boire un café dans la cabane, France m'aide à enfiler tout mon équipement. Les plongées durent en général trente minutes, dans 15 à 20 mètres de profondeur, l'eau est à -2°C. Un plongeur remonte lorsque sa bouteille est presque vide !

Je descends à mon tour, avec une lampe sur la tête, une caméra, un filet pour collecter des clams, des oursins et des algues. Bientôt je prendrai aussi de quoi prélever des sédiments et un instrument pour aspirer les algues qui poussent sous la banquise (très peu en cette saison faute de lumière). J'explore, je filme, je tâche de suivre les protocoles scientifiques, et je collecte des clams pour offrir à quelques amis au village et pour notre propre consommation ! En surface, nos femmes veillent sur nos lignes de vie. Elles sont heureuses de se retrouver; Ena est professeur d'Inuktitut à l'école du village, Aurore et Léonie l'adorent. Des chasseurs s'arrêtent de temps en temps, viennent prendre des nouvelles et des clams, boire un thé. Ainsi la plongée associe le loisir, le travail scientifique, la traditionnelle collecte de nourriture (ici modernisée !), l'échange social. Ces moments partagés en famille avec nos amis inuits sont précieux pour chacun de nous.


Préparatifs mission Green Edge

  • Presentation GreenEdge a la mairie de Qikiqtarjuaq
  • Reco Green Edge Ice Camp 14 fevrier 2015

Marie-Hélène Forget et Joannie Ferland, coordinatrices du programme Green Edge qui commence dans trois semaines, sont venues de Québec pour se rendre compte sur place des fonctionnements locaux avant de prendre les décisions finales : loger, nourrir, transporter, faire travailler sur la banquise et dans un laboratoire jusqu'à 20 personnes en même temps dans un village de 500 habitants n'est pas une mince affaire ! Nous préparons le terrain depuis décembre dernier. Pendant 5 jours intenses, elles ont ainsi pu rencontrer, visiter, et confirmer notre souhait que ce programme soit un bel échange avec le village : en utilisant les compétences des inuits (construction de traineaux, guides, veilleur d'ours, aide cuisinier...), en choisissant des logements chez l'habitant, en développant des interactions pédagogiques avec l'école... La conférence publique à la mairie, pour informer des besoins du projet et impliquer les habitants, fut un succès. Lors d'un week-end sur la banquise, Eric les a conduites jusqu'au site d'étude envisagé afin de valider le trajet et observer l'état de la glace sur place, puis nous avons pu les emmener en famille au site de plongée. Collecte d'algues, d'oursins et de clams, et glissades sur les pentes roses de l'île Broughton pendant les quelques précieuses heures de soleil. Dégustation de clams le soir même à bord de Vagabond ! C'était une semaine de vacances scolaires pour Léonie et Aurore, qui ont apprécié l'enthousiasme de nos deux visiteuses !