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Baie Fram

  • Vagabond pris dans le pack baie Rosse

Baie Rosse. Nous bataillons dans le pack et retrouvons nos repères, l'un dans le nid de pie guidant l'autre à la barre. Mais bientôt il nous faut amarrer Vagabond à une plaque de glace, la plus grosse possible, en raison des 15 nœuds de vent qui rendent dangereux notre progression. Ainsi amarré, Vagabond dérive doucement, à quelques miles au sud de l'île Pim que nous voudrions explorer. La journée suivante se déroule dans le plus grand calme, à explorer notre plaque de glace, labyrinthe semé de flaques de fontes, solidement regelées. Les températures négatives sont arrivées. Ce matin un ours s'est approché, des phoques sont aperçus, et même une cabane sur une butte, sans doute construite lors d'une expédition scientifique. Ce n'est qu'après 36 heures de dérive que Vagabond peut enfin se frayer un chemin vers l'île Pim. Derrière nous, de la glace dense. Devant nous, le détroit de Rice qui sépare l'île Pim de l'île Ellesmere. Nous passons devant la petite baie Fram où Bart Veldink (navigateur hollandais) passa seul l'hiver dernier à bord de son voilier "Tranquilo"... Une énorme plaque de banquise bloque la sortie du détroit. Vagabond est à nouveau amarré à la glace, et grâce à elle nous parvenons à débarquer sur l'île Pim, déjà très enneigée (fin août !). Site chargé d'histoire; chacun imagine les souffrances des membres de l'expédition Greely, il y a 130 ans.

En quête de sortie, nous revenons vers la baie Rosse, en vain, trop de glaces, donc retour à la plaque de banquise qui bouche toujours l'entrée du détroit de Rice. L'été est froid cette année dans l'Arctique et les conditions perturbent bon nombre de navigateurs. Près du pôle Nord, Babouchka vient de déclencher sa balise de détresse. Quelques jours auparavant, Tooluka renonçait dans le passage du Nord-Ouest...

  • Tombe Johan Svandsen Fram Haven
  • Debarquement Fram Haven

Finalement, nous trouvons refuge dans la baie Fram. Magnifique. Sverdrup et son équipage avaient hiverné là en 1898-99 à bord du Fram. Une croix a été érigée sur un rocher à la mort de Svandsen, le docteur de l'expédition. Nous découvrons aussi les restes d'une cabane de la Gendarmerie Royale du Canada.

Hésitations sur la meilleure stratégie : la glace dérive doucement dans le détroit, la mer gèle en surface, les prévisions annoncent du vent d'est... Nous n'avions pas prévu de passer l'hiver ici !


On a marché sur l'île de glace !

  • Amarrage ile de glace PII2012A1

Une fine couche de neige souligne dorénavant les reliefs. Tandis que Vagabond double l'île Littleton, nous apercevons la station météo, remise à neuf deux ans auparavant (voir les données météo en direct). Nous tâcherons de débarquer sur l'île au retour. Pour le moment, c'est une quête un peu spéciale qui commence dans le détroit de Smith.

Guidés par les instructions et l'enthousiasme des scientifiques qui observent minutieusement les glaces polaires qui dérivent vers le sud par le détroit de Nares (entre Canada et Groenland), nous mettons le cap sur la dernière position connue de PII-2012-A-1. Sans oublier de faire en chemin une série de CTD en traversant le détroit de Smith. Dérivant à plus de un kilomètre par heure, plus grosse que Pim, l’ile voisine, PII-2012-A-1 est un énorme morceau (95km2) du glacier Petermann (nord-ouest du Groenland), détaché en 2012 et dérivant depuis au gré des courants et des vents lorsque la mer est dégelée. Le pack devient plus dense lorsque enfin nous distinguons cette immense étendue vallonnée, haute de trois à dix mètres au dessus de l'eau, très différente des banquises et icebergs habituels. Sous le vent de l'île, une baie libre de glace s'est formée; un ours nageant nous accueille, nous prenons le temps de l'observer. Peu après, Vagabond est amarré à l'île de glace, et un autre ours curieux vient musarder et tâter notre amarre ! Nous pouvons l'admirer en contre plongée de longs moments. L'ours s'installe pour une sieste à quelques centaines de mètres, mais ne semble pas intéressé par l'équipe qui débarque (embarque ?) plusieurs fois sur le glacier dérivant, curieux de découvrir un terrain si insolite. Le glaciomètre (EM31) fait partie d'une de nos excursions, saura-t-il nous informer sur son épaisseur ? Avec l'étrave au contact de ce rempart de glace, nous passons une nuit parfaitement tranquille, tout en dérivant vers le sud. Nous parcourons ainsi plus de 20 kilomètres ! Un appareil photo est ensuite installé en haut du mât pour faire une photo toutes les dix secondes, tandis que nous faisons le tour le l'île à une distance constante de cent mètres. Chaque détail de son flanc, que nous découvrons sans lassitude, est ainsi immortalisé. Parvenus à son point le plus nord, nous sommes faces à un pack de glace qui nous oblige à obliquer vers la côte canadienne.


Etah

  • Lecture livre d or cabane Etah

A peine plus au nord, nous arrivons à Etah. Refuge historique des Inuits venus du Canada (à 40 km de l'autre côté du détroit de Smith), le fond du fjord Foulke, magnifique vallée glaciaire à la toundra luxuriante, abrite toujours les chasseurs et expéditions de passage. Après avoir observé trois boeufs musqués sur le versant nord du fjord, nous trouvons deux petits bateaux à moteur au mouillage. Six groenlandais de Qaanaaq occupent la plus récente des cabanes; deux autres, plus anciennes, tombent en ruine. Une promenade vers le glacier permet à l'équipe de découvrir encore une quinzaine de boeufs musqués, ainsi qu'une peau fraîchement abandonnée par des chasseurs. Beaucoup de lièvres, d'oiseaux, et un renard qui nous observe à distance. Le soir même, après une dernière chasse, les groenlandais profitent de l’accalmie nocturne pour reprendre la mer. Le lendemain matin, France récupère la peau de boeuf musquée, déjà relativement bien nettoyée, et l'installe à sécher à l'arrière de Vagabond, en vue de plus de confort dans notre traîneau l'hiver prochain ! Une plongée me permet de remettre en place la sonde du sonar, et d'inspecter et filmer les traces laissées sous la coque par les échouages et par le dernier hivernage à terre à Grise Fiord. La coque est solide, il ne manque qu'un peu de peinture par endroit !


Cap Kenrick

  • Cairn et message laisse par Dagmar Aaen en 2009

Une courte escale à Siorapaluk nous permet de remettre le colis confié par une amie de Grise Fiord pour une villageoise. Les mergules nains de la colonie géante qui niche au dessus du village sont déjà repartis vers le sud, le village est calme, les enfants jouent sur la plage de sable fin. Le mer est belle et quelques chasseurs sont accueillis par leurs familles à leur retour en fin de journée. Cependant, le mauvais temps annoncé nous pousse à progresser vers le nord. Vagabond atteint le cap Alexander au petit matin, mais une forte houle s'est levée et les rafales à 35 nœuds rendent la navigation pénible. Peu après, au soulagement de tous, Vagabond trouve refuge dans une minuscule baie, parfaitement abritée par le cap Kenrick. Des canards nous accueillent, et à terre, nous découvrons un cairn qui cache une bouteille scellée avec un message du voilier Dagmar Aaen d'Arved Fuch, qui avait réalisé le passage du nord-est le même été que Vagabond. Le fier voilier allemand est donc passé par ici en 2009 ! Sur la grève de galets, des restes de traineau, des cranes de morses alignés, des caches à viande, et des murets de pierres nous apprennent que la baie est utilisée depuis des siècles par les chasseurs groenlandais et expéditions de passage.


Rendez-vous à Qaanaaq

  • Arktika a Qaanaaq
  • France Eric et Leonie avec Emmanuel Hussenet et Gilles Elkaim

Derrière une barrière d'icebergs se cache enfin Qaanaaq. Seule la voile orange du bateau Arktika, au mouillage devant la ville, est visible de loin. Nous arrivons juste à temps pour le rendez vous attendu : Gilles Elkaim a acheté ce bateau voilà deux ans, avec l'idée d'y loger un jour ses chiens de traîneaux. Après son odyssée sibérienne de quatre ans (et un rendez-vous manqué de peu avec lui lors de notre passage du nord-est en 2002), il a créé le Camp Arktika en Finlande, un bel élevage de chiens de traîneaux. Gilles est chasseur, des morceaux de phoque barbu sèchent un peu partout dans le gréement, une tête de bœuf musqué trône à l'étrave. Ils sont neuf à bord pour tenter cet été le passage du nord-ouest. Jacques Ducoin est dans l'équipe, avec sa caméra, il était avec nous au Groenland en 2001, avec son fils Samuel, pour tourner le film Mission au Groenland (inclus dans le DVD Vagabond autour de l'Arctique); nous sommes ravis de le revoir lui aussi ! Sorti du même chantier que Ecotroll, Arktika a la robustesse d'un bateau de travail, prêt pour l'aventure. Nous vivons un beau moment de partage.

A Qaanaaq, nous avons rendez-vous avant-tout avec Bénédicte, Catherine et Emmanuel. Ils se sont laissés accueillir chaleureusement par Hans, le patron de l'unique hôtel, que nous retrouvons avec plaisir. Chez lui se trouve aussi Alex Hibbert. Il prépare une longue expédition hivernale à ski pour l'hiver prochain, the Dark Ice Project, et comme convenu, nous acheminerons pour lui un dépôt de vivres, croquettes et combustible plus au nord... La surcharge à l'avant de Vagabond est de l'ordre de quatre cent kilos !

Avec la nouvelle équipe enthousiaste, nous entamons notre tournée vers le nord, à la rencontre des glaces et de l'histoire, à la recherche de cairns et vestiges des expéditions et migrations passées. Emmanuel Hussenet est particulièrement fasciné par l'histoire d'Octave Pavy, nous lui rendrons hommage en chemin. Mais aujourd'hui, il veut surtout témoigner et informer; son but rêvé est l'île Hans, mais les conditions ne s'annoncent pas très favorables...


Belle mission, bonne escale, par Eric et France

  • Banquise decomposee et icebergs baie Meteor
  • Mise a l'eau filet a plancton

Après une courte escale logistique à la base aérienne de Thulé avec Anders, David et Allan, nous les observons à l’œuvre sur l'île Saunders. Allan n'est pas ornithologue mais guide de montagne : c'est en rappel dans la falaise et le plus discrètement possible qu'il parvient à recapturer les guillemots équipés de capteurs depuis un ou deux ans (suivi des migrations et des plongées). De retour au site de travail principal, une immense colonie de mergules nains (les centaines de milliers d'oiseaux ne semblent pas perturber les deux douzaines de boeufs musqués voisins), nous entamons un transect de 120 miles nautiques ponctué d'une douzaine de stations avec filet à plancton (jusqu'à 50m) et CTD (jusqu'à 500m). De quoi déterminer les qualités de l'eau ainsi que les masses de copépodes et autre plancton dont se nourrissent les oiseaux. Les manoeuvres sont bien rodées sur la plate-forme arrière de Vagabond, elles nécessitent le concours de tous dans la houle.

C'est juste avant ces deux jours en haute mer que le moteur tribord tombe en panne... Heureusement Vagabond possède deux moteurs et la mission se poursuit normalement, à une vitesse légèrement réduite. Par chance la météo est favorable.

La semaine suivante, seul David reste à bord afin de recenser les nombreuses colonies d'oiseaux dont regorgent les falaises de la région de Savissivik et de la réserve de la baie de Melville. Fantastique cabotage, entre mer d'huile et 40 nœuds de vent, slalomant dans les fjords encombrés d'icebergs et de grandes plaques de banquise de l'hiver passé. Il devient parfois impossible de s'y faufiler ! L'une de ces plaques de glace abrite une centaine de phoques du Groenland qui se prélassent au soleil... non loin, deux ours rodent, alléchés. Les mouillages sont atteints tardivement le soir, mais offrent le plaisir de mettre pied à terre quelques instants le lendemain, avant de repartir. Un bon coup de filet, alors que nous traversons une zone très fréquentée par les oiseaux, nous permet une excellente collecte de copépodes Calanus, la proie préférée des mergules nains. L'escale à Savissivik est glaciale, la brume trop dense pour reprendre le départ, le vent souffle... une dernière nuit de navigation ventée nous ramène vers le reste de l'équipe, que nous embarquons très tôt, hâtés par le mauvais temps annoncé.

De retour sur l'île Saunders, Vagabond se tient prêt, à l'abri devant une cabane de chasse, tandis que Anders et Allan récupèrent avec brio la plupart des capteurs confiés aux guillemots désignés volontaires pour la science.

L'ultime station de prélèvements d'eau et de plancton s'avère difficile, avec des vents atteignant 30 nœuds. Impossible de collecter les copépodes que l'équipe souhaite rapatrier vivants au Danemark ! Vagabond mouille devant le village historique de Dundas (abandonné lors de la création de la base américaine), plus abrité que le port de Thulé. La mission est terminée. Une réussite pour nos amis scientifiques danois, une riche expérience pour l'équipage de Vagabond.

David Boertmann nous dédicace le livre qu'il a écrit sur les oiseaux du Groenland, offert par David Gremillet en 2005 lors d'une mission similaire sur la côte Est du Groenland.

L'escale technique et logistique est facilitée par la gentillesse et les compétences des danois et groenlandais qui travaillent pour la base aérienne de Thulé (peu de contacts avec les américains). Approvisionnements de toutes sortes, et surtout réparation du moteur tribord (grâce à une pompe à injection neuve offerte par un responsable de Yanmar au Japon, lors de notre séjour en 2003 !).

Léonie et Aurore ne se rassasient pas de faire du sport au "fitness center", de profiter de la salle de jeux du "community center" ainsi que du restaurant de la base... Quel contraste avec la nature dont est fait d'ordinaire notre quotidien !

Des vents violents (et chutes de neige !) nous retiennent encore quelques jours à Thulé, c'est l'occasion de constater que l'ancre vient d'être suffisamment consolidée ! Nous atteignons finalement Qaanaaq avec un jour de retard, prêts à embarquer Emmanuel Hussenet et sa petite équipe.


Mergules nains et guillemots de Thule

  • Observation guillemots de Saunders
  • Premier prelevement plancton2

Programme 2013, région de Thulé, nord-ouest du Groenland.

Nous avons utilisé Vagabond pour deux projets différents en 2013:

  1. Etude sur la biologie de la reproduction des mergules nains (Allealle) et

  2. Enquête sur les colonies d'oiseaux de mer dans la partie nord de la baie de Melville.

Les études terrestres sur les mergules nains se déroulent sur la côte, juste au nord du glacier Pituffik, à 30 km au sud de base aérienne de Thulé. Elles comprennent le suivi des oiseaux de l'aire de reproduction vers les aires d'alimentation au large des côtes, la mesure des profondeurs de plongée (par des enregistreurs de temps-profondeur) et l'échantillonnage de la nourriture. Nous avons utilisé Vagabond pour un transect de la côte jusqu'à 100 km au large, sur les sites d'alimentation supposés: les densités de mergules nains sur l'eau ont été enregistrées, et tous les 10km, des relevés CTD (bathysonde, jusqu'à 500m de profondeur) et des prélèvements de plancton (filet, dans les 50m supérieurs) ont été réalisés. Un suivi des routes migratoires vers les quartiers d'hiver et de la densité de couples nicheurs dans les colonies est également inclus dans ces études.

La capture de certains Guillemots de Brünnich (Urialomvia) pour récupérer des enregistreurs déployés au cours des années précédentes dans la colonie de l'île Saunders était également au programme.

L'enquête sur les colonies de nidification des oiseaux de mer était la suite d'une enquête initiée en 2012. Elle avait alors commencé à Upernavik et s'était terminée aux îles Fisher au nord de la baie de Melville. En 2013, nous avons commencé à la base aérienne de Thulé et sondé les côtes vers l'est jusqu'aux îles Fisher. En chemin, un profil CTD et un prélèvement de plancton ont été réalisés dans une petite zone d'alimentation à haute densité de mergules nains.

Ces travaux font partie d'un programme d'études stratégiques environnementales de l'est de la baie de Baffin (2011-2014), financé par les autorités groenlandaises en vue de recueillir des connaissances de base pour identifier les zones sensibles en cas de marée noire, et de réglementer les activités d'exploration pétrolière dans la partie groenlandaise de la baie de Baffin, menées par l'Université d'Aarhus et l'Institut Groenlandais des Ressources Naturelles.

David Boertmann et Anders Mosbech

Dep. Bioscience, Sect. Environnement arctique

Centre DCE-danoise pour l'environnement et de l'énergie

Université d'Aarhus


Début de mission au Groenland

  • Coince dans crete de pression en formation

Soudain, le 29 juillet, les glaces devant Grise Fiord se dispersent. Mais la mer ne monte plus assez haut ! Et il faut une bonne poussée supplémentaire de la chargeuse locale pour que Vagabond quitte la plage pour de bon. Le temps d'accomplir les formalités d'immigration avec l'agent local de la Gendarmerie Royale du Canada (Patrice, francophone), et nous sommes en route pour le Groenland. Tom et Michael, impatients de naviguer eux-aussi, accostent Vagabond avec leur petit bateau à moteur, et viennent prendre le café à bord, tandis que nous poursuivons notre route vers la sortie du détroit de Jones. Jeffrey et sa famille ont mis leur bateau à l'eau également, et nous saluent de grands signes !

Plus tard dans la nuit, seuls à bord, nous sommes pris par les glaces. Nous dérivons doucement, en guettant la moindre ouverture. Silence magique, soleil magnifique, beaucoup de phoques autour de nous, et même une ourse et ses deux oursons qui se dressent et s'approchent alors que nous trouvons enfin un passage vers l'Est, le 31 juillet. Le créneau était court, les glaces ont été ensuite poussées vers la côte sud d'Ellesmere, formant une bande infranchissable.

La houle nous accueille en baie de Baffin, l'amarinage est désagréable pour l'équipage qui était terrien depuis le 20 septembre 2012 ! Mais les vents sont favorables, et le 1er août, nous retrouvons l'équipe scientifique danoise au pied d'une immense colonie de mergules nains, non loin du Cap Atholl. Deux boeufs musqués peu farouches broutent tranquillement à côtés des tentes...

La mission de quinze jour peut commencer. Peu avant minuit, avec David Boertman, Anders Mosbech et Allan Kristensen, nous partons tout d'abord pour la base aérienne de Thule, où du matériel nous attend. La houle est forte et une mauvaise vague remplit l'annexe en quittant la plage, les filles trouvent le bain un peu frais !

Suivre en direct le parcours de Vagabond


A flot

  • Rejoindre la mer a l'aide d une pelleteuse

Profitant des grands marées de pleine lune et d'une petite flaque d'eau libre devant la plage, Vagabond a parcouru une vingtaine de mètres vers la mer. La plus grosse pelleteuse mécanique disponible dans la région fût nécessaire, opération impressionnante mais parfaitement maîtrisée par le conducteur et son assistant. Quelques heures plus tard, Vagabond flottait ! France et moi pouvons maintenant vérifier l'étanchéité des passes-coques et le bon fonctionnement des moteurs (refroidis à l'eau de mer).


Surprise !

  • Fete surprise pour equipage Vagabond

Hier soir, comme chaque semaine, nous rendons visite à Joanne. L'infirmière du village est francophone, avec un chouette accent. Elle vient de Tracadie Sheila (Péninsule acadienne), et travaille depuis plus de vingt ans au Nunavut. Joanne est vite devenue notre amie, Aurore et Léonie l'adorent.

C'est chez elle que de nombreux amis s'étaient rassemblés hier soir, pour nous dire au revoir. Surprise totale, nous étions bien émus ! Voilà presque deux ans que nous sommes arrivés à Grise Fiord, pour vivre et observer la banquise. Elle n'est pas pressée de nous laisser partir, la débâcle est très tardive cette année. Elle nous offre ainsi quelques jours (semaines ?) de plus avec nos amis !